26 mars 2021 /// L’actu des labos
Faute avouée,
à demi pardonnée
Les rétractations, on en mentionne régulièrement. Mais elles paraissent loin de nous finalement : « Pas dans mon domaine » ou bien « ce ne sont que quelques individus mal intentionnés ».
C’est le moment de faire le bilan. Combien ? Pourquoi ? Comment ? Avec toujours cette arrière-pensĂ©e : si rĂ©tracter un article est aujourd’hui encore perçu comme une infamie, pourrait-ce devenir une preuve d’intĂ©gritĂ© ?
Cette question, nous l’avons adressée à Frédérique Vidal, il y a maintenant deux mois, elle-même autrice d’un article rétracté et d’autres qui soulèvent des interrogations. Sans réponse pour l’instant.
Bonne lecture,
Lucile de TMN |
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Si vous n’avez que 30 secondes
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A partir d’ici, cinq minutes de lecture honnĂŞte
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La vertu Ă portĂ©e de mainÂ
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Les rĂ©tractations : punition ou preuve d’intĂ©gritĂ© ? On fait le bilan sur leurs occurrences et leurs causes. |
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« La rétractation est perçue comme une punition, alors qu’elle devrait être vue comme une action vertueuse »
Hervé Maisonneuve, Rédaction Médicale
Les fraudeurs, tous en bio ? Les nombreux scandales qui ont Ă©clatĂ©s dans ces disciplines peuvent le laisser penser : de fait, les taux de rĂ©tractation y sont dix fois plus Ă©levĂ©s qu’en informatique, toujours selon l’OST. Mais toutes les disciplines sont touchĂ©es, rappelait Michelle BergadaĂ . Plus de rĂ©tractions ne signifie pas nĂ©cessairement plus de mĂ©conduites mais aussi plus de dĂ©tection.
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Les rétractations,
un indicateur d’intégrité ?
Il y a un paradoxe : le nombre de rĂ©tractations reflète Ă la fois des manquements Ă l’intĂ©gritĂ© mais peut aussi ĂŞtre le signe d’une surveillance accrue… et donc devenir un indicateur d’auto-rĂ©gulation. Un rapport de juin dernier sur l’intĂ©gritĂ© — produit par l’inspection gĂ©nĂ©rale de l’ESR — recommandait de « publier annuellement, en tant qu’indicateurs d’activitĂ© (et pas d’efficience), des donnĂ©es (…) sur les rĂ©tractations ». Cette mission serait confiĂ©e Ă l’Office français de l’intĂ©gritĂ© scientifique (Ofis), qui vient de se choisir une nouvelle directrice. Affaire Ă suivre.
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Quatre questions Ă … Ivan Oransky
« Récompensons les rétractations pour erreur »
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Journaliste spécialisé dans le médical, Ivan Oransky a fondé Retraction Watch qui dénonce les méconduites et recense les articles rétractés. |
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© Elizabeth Solaka
Une rétractation est encore vue par les chercheurs comme une punition. Pourquoi ?
Lorsqu’un article est rĂ©tractĂ©, leur carrière en est directement affectĂ©e : ils peuvent rater une promotion ou un financement, voire perdre leur emploi. Certains accusent la rĂ©tractation, mais le vrai problème est celui de l’incitation : on ne les pousse qu’à publier.
Comment inciter les chercheurs Ă admettre leurs erreurs ?
Nous pouvons les rĂ©compenser. En rĂ©alitĂ©, c’est le fonctionnement de la science qui est en cause. Les chercheurs devraient prendre plus de distance par rapport Ă leurs publications : par exemple, les rĂ©tractations pour erreurs pourraient ĂŞtre mentionnĂ©es comme un Ă©lĂ©ment-clĂ© du CV, Ă cĂ´tĂ© d’autres mentions comme « J’ai rendu mes donnĂ©es et mon code disponibles pour examen ».
Selon vous, le nombre de rĂ©tractations peut-il ĂŞtre un indicateur d’intĂ©gritĂ© ?
Non, car le taux est encore trop faible – beaucoup plus de papiers devraient ĂŞtre rĂ©tractĂ©s. En utilisant le taux de rĂ©tractation comme indicateur, on risque de punir les revues, les universitĂ©s et les chercheurs. Cependant, le taux de rĂ©tractation reflète Ă©galement la rĂ©gulation d’un domaine de recherche et donc une progression de l’intĂ©gritĂ©.
Les sciences de la vie sont-elles plus affectées que les autres domaines ?
En valeur absolue et sans tenir compte d’autres facteurs, c’est une statistique dĂ©nuĂ©e de sens. Les sciences de la vie produisent plus d’articles et retiennent davantage l’attention, en partie parce qu’elles peuvent avoir un impact direct sur la sociĂ©tĂ©. Et des personnes comme Elisabeth Bik font un excellent travail pour trouver des fraudes dans les publications en sciences de la vie. Bien sĂ»r, si vous les passer au crible, vous trouverez plus de cas.
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