11 décembre 2020 /// L’actu des labos
La science
ne sert Ă rien
Ça fait polémique, le physicien polonais Piotr Wasylczyk dresse un tableau très sombre de la recherche. D’une part, les découvertes ne révolutionneraient selon lui plus nos sociétés – peu d’entres elles se dégagent des 2,5 millions de papiers publiés dans le monde chaque année depuis 1970.
D’autre part, la science traverse, selon l’auteur, une crise de crédibilité face à la société et de gouvernance en interne. Pourquoi alors vouer un culte de la croissance – plus d’argent, plus de projets, plus de chercheurs – pour découvrir des choses inutiles ?
Ce questionnement de l’utilité des recherches me titille régulièrement. Évidemment, on pourra ressortir l’argument joker « faire avancer la connaissance ». Sans tomber dans l’excès, je trouve qu’il est assez sain de tenter d’y répondre plus explicitement, en toute honnêteté.
La réponse sera forcément différente pour chacun. Elina Lemaire, enseignante-chercheuse en droit, tente d’y répondre dans une tribune parue au Monde.
Bonne lecture,
Lucile de TMN
PS. Le bus 91.06 transporte des centaines de chercheurs chaque jour de Massy jusqu’au plateau de Saclay. Il m’a été bien utile pendant deux ans. Vous le prenez aussi ? Faites-moi signe par retour de mail, j’ai besoin de vous ! |
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Cinq minutes de lectures bien ventilées
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Rouvrir les universités (et les fenêtres)
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Maintenir des conditions sanitaires optimales à l’université n’est pas évident mais les chercheurs se prennent en main et mesurent la ventilation des salles. |
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On disperse, on aère, on ventile.
Dès la rentrée. Les facs pourraient rouvrir plus tôt que le 4 février initialement annoncé. Face à la situation préoccupante de certains étudiants, chercheurs et universitaires le réclament depuis plusieurs semaines (par des tribunes et des pétitions ici et là ). Une reprise progressive dès le 4 janvier a été mentionnée par le Premier ministre devant Frédérique Vidal. La CPU, représentant les présidents d’université, également présente, appuie la décision.De l’air, de l’air ! Un point crucial – et encore non éclairci – pour la ré-ouverture complète des campus reste la ventilation des salles. Cet été, deux articles ont montré la contamination au SARS-CoV-2 par aérosols ( entre hamsters et entre furets). Certes nous ne sommes pas des furets, mais le spécialiste en dynamique des fluides Bruno Andreotti l’affirme, « en vertu du principe de précaution, mieux vaut aérer beaucoup plus » que les trois fois 10 minutes par jour préconisées.
Des capteurs de CO2 « do it yourself » ont fleuri sur le web
CO2 mon amour. La mesure de la concentration en CO2 est un bon indicateur de la qualité de l’air et elle est facile à effectuer. Des plans pour fabriquer « maison » des capteurs de CO2 ont fleuri sur le web. Alors que la limite officielle est de 1500 ppm, l’abaisser à 600 ppm améliorerait d’un facteur cinq la qualité de l’air (voir les conséquences un peu plus bas ). Que faire alors ?
Mesurer soi-même. Depuis septembre, Florence Elias se balade, capteur de CO2 à la main, dans les salles de cours de l’Université de Paris et a fait plusieurs observations intéressantes. Premièrement, avec la ventilation, on peut rester sous le seuil des 1000 ppm mais cela dépend du nombre d’étudiants – l’amphi est à moitié rempli sur la courbe de gauche ci-dessous .
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La recherche en action, par Florence Elias.
Une ventilation qui joue des tours. Deuxième observation : la ventilation ne fonctionnait pas toujours et dans ce cas le taux de CO2 a dépassé les 2 000 ppm en 30 minutes (courbe de droite ). Moralité : « même si la ventilation est censée fonctionner, l’idéal serait d’équiper toutes les salles de capteur de CO2, pour détecter les cas comme celui-ci », conclut Florence Elias.
Une “recherche-action” locale. Enfin, mesurer les taux de CO2 et leurs conséquences pourrait être l’occasion de mener des recherches in situ avec la participation des étudiants. Mais cela demande un certain budget – compter 15€ pour un capteur de CO2, que l’université ne semble pour le moment pas prête à débourser. Faudra-t-il attendre la Covid-21 ?
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Quel impact de l’aération sur la probabilité d’infection ? Au vu de la littérature, il semble peu probable que la probabilité de contamination à la Covid-19 varie linéairement avec la concentration en CO2, mais plutôt qu’il existe un effet de dose. Si c’est le cas, comme pour la tuberculose, « le maintien d’une concentration en dessous d’un seuil – à identifier – permettrait de réduire totalement les contaminations par aérosols dans les salles de cours », espère Bruno Andreotti.
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Un chiffre plutôt qu’un long discours
17%
C’est le taux de recrutement local – endorecrutement ou localisme –, pour les maîtres de conférence toutes disciplines confondues en 2019, d’après l’AEF Data Sup-recherche. Ce taux est beaucoup plus élevé pour les professeurs (44 %) et les matheux sont toujours les plus exemplaires : respectivement 5% et 25% pour le groupe CNU maths/info.
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Des infos en passant L’Inserm recrute 60 chercheurs en 2021. Les concours seront ouverts du 15 décembre au 15 janvier //////// Comment sont cités vos papiers en fonction de votre réseau de collaborateurs ? Des chercheurs examinent les connections dans les citations //////// Des frais de publication proportionnels à la longueur de l’article ? L’Union européenne des géosciences compte le tester dans deux de ses revues //////// Clarivate tiendra compte des « early access » en 2021. L’impact factor calculé l’an prochain le sera donc sur la base de la date de publication en ligne, et non papier. Il y aura des conséquences //////// |
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//////// Le ministère des Armées présente la Red Team, gérée l’université PSL, composée d’auteurs de science-fiction. Approché durant Les Utopiales, l’astrophysicien Roland Lehoucq, pressenti comme coordinateur fin octobre, sera finalement impliqué dans la Purple Team – que de couleurs – chargée de donner des billes scientifiques à la Red Team //////// Deux nouveaux formats pour partager vos méthodes scientifiques sur PlosOne //////// |
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