🔷 2022, la recherche aux programmes

22 septembre 2021 | La recherche et sa politique
2022, l’odyssée
de l’espèce

Où serons-nous en avril prochain ? Je serais bien incapable aujourd’hui de vous donner une réponse claire, que ce soit pour TheMetaNews ou pour la recherche française. Mais nous poserons la question.
Tours d’horizons. PCF, LR, LREM, RN et même Eric Zemmour, si ce dernier lève le voile — ce qui est l’étymologie du mot apocalypse en grec — sur sa candidature, nous les solliciterons tous.
Occulte. Car oui même Eric Zemmour a un avis sur le pilotage de la science, lui dont les conseillers le poussent à créer un giga ministère de l’Industrie qui rassemblerait l’énergie, le commerce extérieur… et la recherche.
Suspense. En attendant la levée du voile donc — et pas uniquement aux extrêmes —, nous débutons ce voyage avec le Parti socialiste.

Keep calm & science hard,
Laurent de TheMetaNews
PS. Une remarque ? Envie de réagir ? Il suffit de répondre à ce mail. Je m’attends notamment à me faire reprendre sur l’étymologie du mot « apocalypse » mais il faut vivre dangereusement.

Le programme du jour

Des infos en passant (mais d’importance)
Isabelle This Saint-Jean (PS) analyse la situation
Le programme du PS en deux propositions
Le Journal officiel au pas de course
Et pour finir avec un diagramme de Venn

A partir d’ici 5 minutes programmatiques

Des infos en peu de mots Si les revalorisations des chercheurs et enseignants-chercheurs prévues dans la Loi Recherche arrivent bel et bien, qu’en est-il de celles prévues pour les bibliothécaires, alerte la CFDT ////////// Le Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur (Clashes) alerte contre une décision jugée clémente prise le 16 septembre dernier au Cneser (kesaco) en faveur d’un enseignant chercheur accusé d’harcèlement envers une doctorante ////////// Le Hcéres se passera-t-il de visites sur site pour évaluer les unités de recherche ? C’est la crainte du SNCS évoquée dans son bulletin ////////// RogueESR a des idées et de la suite dans les idées : le collectif propose donc un kit de candidature au CNRS pour succéder à Antoine Petit //////////

Trois questions à… Isabelle This Saint-Jean

« Personne ne mesure la gravité de la situation »

Cette professeure à Paris Nord-13 est également secrétaire nationale du PS en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Si vous avez raté un épisode. Benoît Hamon s’est retiré de la vie politique, Olivier Faure a été réélu secrétaire général du PS et Anne Hidalgo est candidate, mais sera-t-elle investie par le PS ?

Y a-t-il une petite chance qu’on parle de recherche pendant la future présidentielle ?
Malheureusement non, la présidentielle risque d’être focalisée sur les débats qu’on connaît : sécurité, immigration et éventuellement de la dette. Il y a un tel déficit d’information du grand public sur ces sujets et une méconnaissance totale de la situation de la recherche que le débat serait biaisé. Personne ne mesure la gravité de la situation, même si elle apparaît parfois dans les discours avec les classements internationaux. Et je serai tout aussi sévère sur le quinquennat Hollande, où les investissements n’ont pas été à la hauteur.

Le gouvernement sortant aura à son bilan les 25 milliards de la loi recherche. Qu’en pensez-vous ?
Il s’est surtout agi de gagner du temps pour le gouvernement. L’effort est encore en-deçà de ce qu’il faudrait faire et étalé sur une période beaucoup trop longue. Il y aurait dû y avoir un effort massif de refinancement de la recherche et de l’université dès le début du quinquennat, surtout qu’on sortait d’une période de crise. Combien la France a-t-elle mis sur la table pour la recherche contre le Covid ? Pas assez. Par ailleurs, à l’université, le financement par étudiant s’effondre : où est le redressement ? On ne peut pas dissocier recherche et université, les deux questions sont complètement liées, on est donc loin du compte malgré des revalorisations salariales, dont les chercheurs ne se satisferont pas.

Pourquoi ne pas refinancer la recherche avec les 7 milliards annuels du Crédit impôt recherche (CIR) ?
Il faut dissocier : soit le CIR un instrument de politique de recherche et le constat de son inefficacité a déjà été fait, soit c’est un soutien à l’investissement et à la compétitivité et la discussion est différente. Il faudra un jour se mettre d’accord là dessus. Arrêtons de dire que le CIR est un instrument efficace pour aider la recherche française : les effets d’aubaine existent, il faut donc y mettre fin et imposer un certain nombre de critères, comme la transition écologique.

Que dit le programme ?

Le projet socialiste publié en août dernier réserve quelques mesures spécifiques à l’enseignement supérieur et à la recherche :

Proposition n°62. Porter le financement de la recherche publique à 1% du PIB d’ici 2027. Renforcer la conditionnalité de certains dispositifs de soutien aux entreprises (notamment le CIR) aux activités de recherche sur le territoire national et à l’embauche de docteurs.
Proposition n°64. Conforter la recherche. Simplifier les procédures de financement de la recherche via un rééquilibrage entre les financements dits « récurrents ». Simplifier et harmoniser les procédures d’appel à projet. Réserver le financement par l’ANR à de grandes priorités et en particulier aux questions environnementales, renforcer son appui aux projets collaboratifs et interdisciplinaires portés par les universités et les organismes de recherche.

Notre analyse Le Crédit impôt recherche (7 milliards d’euros en 2019) serait réformé, comme le réclament historiquement certains chercheurs, reste à savoir de quelle manière.

Le Journal officiel au pas de course Le texte actant la création de l’établissement expérimental baptisé Université de Lille vient de sortir ; c’est également le cas pour l’Université de Montpellier. La naissance de ces deux entités est prévue pour le 1er janvier 2022 /////// Voici texte sur certains dispositifs expérimentaux (double cursus, enseignements communs…) concernant les études de santé /////// Deux séries de sanctions disciplinaires datant de juillet dernier au Cneser (là et là) ///////

Ils refont leur carte de visite Une petite bourde administrative concernant Véronique Des Garets, présidente du jury pour l’agrégation en sciences de gestion a été corrigée /////// Carlos Lévy a été nommé à l’Académie des inscriptions et des belles lettres /////// Les fonctions de directeur de l’École européenne de chimie, polymères et matériaux (ECPM) sont déclarées vacantes au 1er janvier 2022 ///////

Votre revue de presse express

Ombres chinoises. Qui est Larry Romanoff ? Une vraie personne mais un faux chercheur, monté de toutes pièces par les autorités chinoises pour servir de tête de pont à une campagne de désinformation autour du Covid-19, révèle France Inter à partir de ce rapport de l’Irsem.
Et Dora dans tout ça ? Ce tweet de Frédérique Vidal dont nous vous parlions la semaine dernière a également fait réagir Mediapart.
Bientôt le cordon. L’Institut de recherche technologique Jules Verne dévoile ses futurs nouveaux locaux dans Ouest France.
Innovez, je le veux. Pour Jean-Philippe Denis, qui signe une tribune dans Le Monde en ce sens, « la valorisation de la recherche doit être remise en haut de l’agenda politique et scientifique »

Et pour finir

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Thomson Reuters, qui éditait jusqu’en 2019 le Journal of citation reports que vous connaissez certainement bien, n’est pas très doué pour les diagrammes de Venn (merci Martincitopants).

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