🍀 Des chercheurs qui crèvent l'écran



05 novembre 2021 | La recherche et sa pratique 

Le film dont
vous êtes le héros

Comment parler de maths ? C’Ă©tait tout l’enjeu de la table ronde qui a suivi la projection de The World of Thinking au festival Pariscience : prĂ©senter au grand public un institut prestigieux rempli de tableau noir, de vieux mathĂ©maticiens et de thĂ©oriciens à deux doigts de la folie…

Pour éviter une vulgarisation peu engageante, les réalisateurs ont fait le choix radical d’angler le documentaire sur la démarche de ces chercheurs d’exception : leur manière de réfléchir et d’interagir ainsi que leurs motivations personnelles.

Thomas Blom témoigne une véritable admiration pour ces chercheurs. Le co-réalisateur du film admire leur abnégation et leur honnêteté intellectuelle et avoue : « Je n’ai pas l’habitude de dire ça en tant que journaliste, mais ce sont des héros ».

Ainsi s’achève la 17ème Ă©dition du festival Pariscience, avec une belle performance pour le documentaire La fabrique de l’ignorance – Ă  voir absolument si ce n’est pas dĂ©jĂ  fait – qui rafle trois prix. Quant au prix Symbiose qui rĂ©compense un duo rĂ©unissant un chercheur et un rĂ©alisateur, c’est le sujet de ce numĂ©ro !

Bonne lecture,
Lucile de TMN


Au sommaire de ce numéro
  • Silvia Melzi vient de rĂ©aliser son premier film
  • Un outil pour des prĂ©sentations lĂ©gères
  • Des infos en passant
  • Votre revue de presse express
  • Et pour finir avec la COP26



D’ici, quatre minutes de lecture crĂ©atrice



Cinq questions Ă … Silvia Melzi


« Être la protagoniste était très important pour moi »


Cette chercheuse a co-réalisé un court-métrage sur la narcolepsie – son sujet de thèse mais pas que – et a gagné le prix Symbiose du festival Pariscience.


Etait-ce votre premier pas dans le monde du documentaire scientifique ?
Oui, c’était la première fois que je participais à la réalisation d’un court-métrage. J’avais déjà fait des présentations de vulgarisation autour de la narcolepsie et de mes travaux de thèses mais jamais d’audiovisuel. Avant le festival, je ne connaissais pas du tout le programme Symbiose, que j’ai découvert par mon école doctorale. J’ai tout de suite trouvé l’idée super et j’ai candidaté. 
Comment s’est passé la rencontre avec le réalisateur ?
Très bien ! J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur Hugo (▼ voir notre encadré ▼) car il a l’habitude des sciences et de l’expérience en matière de documentaire scientifique. En général, ce n’est pas facile d’expliquer les détails de ses recherches mais Hugo a réussi. Il a été à l’écoute, ne m’a pas forcé à jouer et a trouvé le moyen que je devienne un protagoniste de l’histoire, ce qui était très important pour moi, et pour aussi pour lui. Vu que je n’étais pas très à l’aise devant la caméra, Hugo a proposé d’enregistrer la voix dans un second temps.

Vous avez donc joué votre propre rôle ?
Oui, je suis narcoleptique et comme je le raconte dans le court-mĂ©trage, j’ai toujours aimĂ© la science, mais c’est quand j’ai dĂ©couvert qu’on pouvait Ă©tudier le sommeil et la narcolepsie que je me suis lancĂ©e dans les neurosciences. Au niveau personnel, travailler Ă  un endroit oĂą la maladie est bien connue m’aide beaucoup car j’ai besoin de pouvoir gĂ©rer mon temps de travail pendant la journĂ©e. Grâce Ă  la grande comprĂ©hension autour de moi, je peux par exemple planifier mes siestes.
Réaliser un court-métrage en 48h, cela devait être très intense !
Oui, ça a été un peu difficile, mais surtout pour Hugo. Moi, je suis arrivée le premier jour avec mon texte écrit, j’avais déjà bien réfléchi aux messages : à la fois vulgariser la narcolepsie mais aussi le fait de vivre avec la maladie. Nous avons tourné et enregistré la voix. Le second jour, Hugo s’est occupé de tout le montage et la postproduction, ce qui est beaucoup de travail !
Etiez-vous surprise de gagner le prix ? Cela change-t-il votre regard sur la vulgarisation scientifique ?
Tous les courts-métrages étaient de très bonne qualité donc oui, j’étais un peu surprise de gagner le prix mais Hugo avait fait un super travail, donc j’avais espoir. J’ai découvert qu’on pouvait faire de la vulgarisation d’une façon différente : c’est comme un nouveau monde ! La première fois que j’ai vu le court-métrage, ça m’a fait un petit choc. Ce n’est pas facile de voir sa propre histoire racontée par quelqu’un d’autre. Mais c’était fait d’une façon artistique et émouvante et j’ai trouvé que c’était un très bon moyen de faire passer le message.
Crédit photo Hugo Cayla et Silvia Melzi


 Rituel de rĂ©alisateur  La compĂ©tition Symbiose rĂ©unit pendant 48h un chercheur et un rĂ©alisateur avec l’objectif de rĂ©aliser un court-mĂ©trage scientifique. Dans le binĂ´me gagnant de cette annĂ©e, le rĂ©alisateur Hugo Cayla est aussi un peu chercheur. InitiĂ© Ă  la vidĂ©o, il a commencĂ© Ă  rĂ©aliser des documentaires scientifiques durant sa thèse en physique quantique. Maintenant docteur, il se consacre depuis trois ans à la production audiovisuelle, souvent financĂ©e sur des projets de recherche, et vient de gagner deux prix au festival Pariscience (Science en court et Symbiose).


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 Fini les .pptx  Des prĂ©sentations qui s’affichent directement dans un navigateur web, c’est ce que permet de crĂ©er reveal.js. Gratuit et open source, cet environnement html propose des options intĂ©ressantes comme des animations, le glissement vertical, l’insertion de formules mathĂ©matiques via LaTeX. Avoir des notions d’html est requis pour l’utiliser !


 Des infos en passant  Peut-on évaluer un jeune chercheur au nombre de citations de sa thèse ? Pour cette étude allemande publiée dans Scientometrics, c’est plutôt oui //////// Le média Sciences Critiques fête ses six ans avec conférences, débats et spectacle ce samedi 6 novembre à Paris //////// Open Researcher and Contributor ID, plus connu sous le nom d’Orcid, publie son fichier annuel de données publiques que vous pouvez utiliser pour vos recherches bibliométriques //////// Les événements hybrides sont la nouvelle normalité mais est-ce vraiment une bonne chose, se demande ce chercheur britannique sur LSE Impact blog //////// 


Votre revue de presse express



Et pour finir…
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En pleine COP26, voici l’Ă©volution des Ă©carts de tempĂ©ratures par rapport Ă  la moyenne, reprĂ©sentĂ©e ici sur le globe mais aussi pays par pays dans cette vidĂ©o. Le tout rĂ©alisé par le mĂ©tĂ©orologue Scott Duncan.