Cette illustre inconnue, en réalité un avatar de RogueESR, veut à elle seule incarner le collectif dans la recherche. Voici comment. Vous allez entendre parler de Camille. Cette action a été lancée par le collectif RogueESR afin d’« affirmer le caractère collaboratif et ouvert de la création et de la diffusion des savoirs ». Elle consiste à ajouter Camille Noûs à la liste d’auteurs de vos publications, à la position que vous souhaitez. Elle a même une affiliation : le laboratoire Cogitamus (« nous pensons », pour les non latinistes qui nous lisent). Une identité qui vient de loin. Camille, un prénom utilisé couramment dans les ZAD, signera donc potentiellement beaucoup d’articles ! Aura-t-elle pour autant un fort h-index ? Cela ne l’intéresse guère… Car si l’on en croit sa biographie, « elle est insensible aux indicateurs élaborés par le management institutionnel de la recherche ». Héritière de la philosophie antique, son nom de famille est en effet synonyme de raison et d’intellect pour les Grecs anciens. Les premiers papiers arrivent. Camille Noûs, déjà spécialiste du moyen-âge castillan, commence à s’immiscer en physique. On signale en effet une première publication sur arXiv grâce à des chercheurs de l’université de Lorraine. Stéphane André, premier auteur de ce papier, voit en Camille Noûs une bonne manière d’« aborder ces questions politiques », souvent tues, avec les autres membres du labo. |
Une journée avec les métascientifiques
Vous avez chacun votre objet de recherche : un virus, un trou noir, une période de l’histoire ou un groupe social. Mais certains de vos collègues ont choisi un objet qui vous surprendra peut-être : vous. Ils sont sociologues, bibliomètres, chercheurs en sciences de...