Et maintenant, qu’allons-nous faire ?

— Le 6 mai 2020
Instituts et universités se préparent dans l’urgence au retour sur site à partir du début de la semaine prochaine.

La recherche prépare sa remise au monde.
Après moult discussions (à distance, of course), c’est tout l’ESR qui se remet en ordre de bataille. Une réunion nationale tenue le 30 avril dernier (syndicats, ministère) a notamment entériné une circulaire nationale, actuellement distribuée à tous les établissements pour la reprise d’activité — pardon, le « retour sur site » — des personnels. En voici un digest, accompagné d’autres conseils glanés ça et là. Ils ne concernent que les semaines à venir, la rentrée de septembre sera traitée plus tard.

– « Home lab » toujours de mise. Cela va de soi mais certainement mieux en le disant : si vous pouvez exercer de chez vous, faites-le, surtout si les règles sanitaires ne sont pas d’équerre au labo. Dans le cas inverse, les horaires aménagés ou une rotation des effectifs doivent être envisagés.
– Reprise le 11 mai… hors taxes. S’il est toujours hors de question d’organiser des colloques ou séminaires présentiels à compter de cette date, la réouverture des labos est possible, à moins que votre tutelle n’ait décidé d’une période tampon.
Qui manip en premier ? Assez floue sur le sujet, la circulaire laisse toute latitude aux chercheurs pour « prioriser » le retour à la paillasse, en fonction de certains critères : consommables périssables, expérimentations indispensables pour une thèse ou grant liée à la production de résultats.
Les « terrains » verrouillés. Tout déplacement pour des recherches est soumis au régime général des déplacements pro et toute incursion à l’étranger est soumise à quatorzaine au retour.
La visio, tu privilégieras . Instances, comités, jurys, séminaires, soutenances… devront se tenir à distance dans le respect des règles publiées récemment. Il en va de même pour les bibliothèques universitaires, qui ne rouvriront qu’à la rentrée, sauf cas exceptionnels.
Un panier repas pour tous. Toute possibilité de restauration collective est interdite ; la vente à emporter est privilégiée.
Le diable est dans les détails. Une fois de retour au labo, faut-il utiliser des bouilloires ? Faut-il actionner la chasse d’eau avant ou après avoir rabattu la cuvette ? Faut-il utiliser une visière ? Les réponses sont dans ce doc — très bien fait — produit par le CNRS.
Protections obligatoires. Disposition importante : la mise à dispo de masques ou de gels hydroalcooliques revient à l’établissement hébergeur, par exemple en cas d’unités mixtes. Avant réouverture, les locaux devront être désinfectés si ils n’ont pas été fermés les cinq jours précédents.
One file to rule them all. Toujours dans les unités mixtes, un document devra être préparé et partagé pour la reprise d’activité ; toutes ces dispositions s’appliquent aux agents, quel que soit leur employeur. L’établissement hébergeur en assure l’application.
Quid des congés ? C’est peut-être un détail vu l’actualité mais c’est un détail qui compte : les agents en télétravail pouvaient se voir imposer au plus 10 jours « off » (RTT, congés payés…). Le CNRS a décidé de ne rien en faire mais la disposition aurait été diversement appliquée dans les autres instituts de recherche (Inserm, Inrae…).

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