Les postdocs, ces grands oubliés

— Le 25 septembre 2020
Plein feux sur les postdocs à travers les résultats de #ParlonsRecherche. Tout n’est pas rose pour ces chercheurs condamnés à l’entre-deux.
L’homme invisible de la recherche.

Pire que les doctorants. Notre enquête #ParlonsRecherche révèle que l’état d’esprit des postdoctorants ou ATER est plus noir que celui des doctorants. Comparés aux autres chercheurs (doctorants ou permanents), les postdocs : 
sont les plus pessimistes  : 71% d’entre eux le sont quant à leur avenir ;
 sont ceux qui se sentent le moins reconnus à leur juste valeur  (74%); 
ne se sentent pas privilégiés  (56%) ; ils sont la seule catégorie, avec les doctorants de 4e année et plus, à répondre en majorité non.

Un point positif. Leur situation financière n’est en moyenne pas difficile — certains contrats postdoctoraux sont en effet bien rémunérés —, bien qu’ils estiment ne pas être payés à la hauteur de leurs qualifications pour 81% d’entre eux.

Comment en est-on arrivé là ? Avant de vous plonger dans l’analyse d’Emilien Schultz plus bas, voici quelques éléments : 

Leur nombre explose depuis 20 ans. Au CNRS par exemple, le nombre de “CDD chercheurs” en 2000 était de 715, 6% du nombre de permanents. En 2018, il a triplé en passant à à 2 243. Sont-ils devenus indispensables à l’heure où les recrutements de permanents baissent mais le nombre de doctorants à encadrer augmente ?  

Du provisoire qui dure. Le recul de l’âge de recrutement a transformé le postdoc en un enchaînement de contrats. En France, la loi Sauvadet limite cette période à six ans (relire notre enquête) mais certains la contournent ou s’épuisent avant. Des chercheurs analysaient en 2017 les raisons de ces abandons 

Le cadet de la recherche. Coincés entre les doctorants et les permanents, comme le deuxième enfant d’une fratrie de trois, les postdocs n’ont pas l’avantage des plus jeunes (encadrement, soutien d’associations) mais ont, pour certains, beaucoup de responsabilités (financements, projets).

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