Le jeu des chaires musicales
En approche forcée. Mardi 15 juin au matin, tous les syndicats — opposés à la mesure depuis le début — étaient réunis pour discuter de la version finale du texte qui devrait paraître au Journal officiel pendant l’été ou juste après, le ministère y tenant mordicus. C’est cette version que nous vous détaillons ici :
- Des contrats de trois ans minimum et six ans maximum avec 200 000 euros de dotation financés par l’ANR sur la durée du contrat. C’est significatif sur trois ans mais semble peu si la chaire dure six ans.
- Un salaire de milieu de grille : les élu·es percevront environ 3400 euros bruts par mois, soit l’équivalent d’un échelon 6 ou 7 pour un maître de conférences. Au bout, éventuellement : un poste de professeur ou de directeur de recherche.
- Un comité de recrutement constitué de pairs… mais nommé par les chefs d’établissement, qui contourne les instances habituelles.
- Un recrutement sur appel à projet : le projet du candidat sera porté par un financement de l’Agence nationale de la recherche. Le contrat est assorti d’une période d’essai de deux mois renouvelable une fois.
- Une charge d’enseignement allégée à savoir 42h de cours (64h de TP/TD) pour un futur professeur, 28h (42h de TP/TD) pour un futur directeur de recherche.
- Une convention signée après le contrat de travail qui fixe la répartition des moyens, les objectifs en termes de publication (!) ou de valorisation des travaux, etc.
Les CPJ feront-elles florès ? On a du mal à cerner les potentiels clients de ces CPJ parmi les établissements, qui disposent déjà de moyens moins contestés d’attirer des chercheurs « stars ». CNRS et universités de recherche intensive ont-ils été échaudés par la bronca des chercheurs ? Les quotas de CPJ votés dans la loi Recherche ressemble donc à des maximums inatteignables.
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