Il y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler |
Le ministère veut lancer une enquête sur les « disciplines rares ». De quoi parlons-nous ? Les disciplines rares, appelées aussi petites disciplines ou, plus joli, les « disciplines orchidées », sont des champs de recherche comportant peu de personnel en leur sein. Il existe parmi elles des disciplines émergentes, comme l’exposologie (qui mêle toxicologie et épidémio) ou certaines plus vénérables, comme les langues rares ou anciennes. Aux avants-postes. Nos cousins allemands ont un temps d’avance sur le sujet puisque les Kleine Fäscher sont un sujet à part entière outre-Rhin, dôtés de financements conséquents (30 millions d’euros par an), d’une cartographie précise (en allemand, désolé) et même d’une liste exhaustive (en français cette fois). Et dans l’Hexagone ? C’est compliqué. A quand des datas ? Bien que le sujet soit sur la table depuis au moins une dizaine d’années et malgré la remise de ce rapport, la France fait pour l’instant l’économie de données fiables sur ce sujet. Le ministère de la Recherche a ainsi annoncé le lancement d’une consultation le 11 janvier en partenariat avec l’Allemagne… mais qui attend toujours. Une question de souveraineté Pour certains, il y aurait de nombreuses raisons de s’inquiéter de ce retard français, la première étant de perdre la main au niveau mondial dans certaines matières, comme les langues slaves, ou d’accumuler les retards dans des disciplines émergentes. On est d’accord, le débat n’est pas vraiment neuf mais pourquoi ne pas s’en emparer à nouveau ? |
Espèces menacées Comme les animaux, les chercheurs et enseignants chercheurs de discipline à effectif réduit sont parfois soumis à une pression importante, qui peut mener à la disparition de pans entiers de savoir, très difficile à recréer ex nihilo. Trois raisons à cela, comme les résume ce document : – Une image démodée. Etudier la cristallographie ou l’araméen ? Pas très excitant pour des étudiants à l’approche d’un choix de carrière. – Une démographie vieillissante. Corollaire du 1, leurs effectifs tendent à diminuer d’année en année. – Des contraintes financières. Outre la difficulté pour les chercheurs à obtenir des financements, les disciplines rares sont rarement chouchoutées dans les universités, surtout de recherche intensive. |