Les Anglais à l’Horizon (Europe)

— Le 10 février 2021

Soeur Anne verra bien venir
Malgré le Brexit, le Royaume-Uni reste dans l’Europe de la recherche.

Cotillons numériques.
C’est en grandes pompes (mais en ligne because 2021) que les Etats-membres ont officiellement lancé Horizon Europe, en même temps que la présidence portugaise de l’Union. Après des mois d’âpres négociations, le budget de l’immense programme de recherche européen a été fixé à 95,4 milliards d’euros.

Qui est in, qui est out. Si le Royaume-Uni a bel et bien quitté l’échange d’étudiants Erasmus+ et le remplace par Turing à partir de septembre, il reste partie prenante de l’Europe de la recherche, dont l’ERC, mais aussi des satellites Copernicus ou le tokamak Iter. En revanche, exit l’Agence européenne du médicament, Galileo et aucun Anglais ne pourra candidater au nouveau fond d’innovation EIC.

Location de strapontin. Comme Israël ou la Suisse, nos amis anglais sont devenus membres associés du programme Horizon Europe. Ce que de nombreux scientifiques outre-Manche (représentés par Scientists for EU) continuent de regretter, estimant tout de même avoir évité le pire… au prix d’une perte d’influence certaine. 

Tout change pour que rien ne change  En pratique et malgré ces remous macropolitiques, si vous collaborez avec des chercheurs britanniques, ce sera « business as usual », assure le ministère de la Recherche français. Les projets H2020 ne sont notamment pas touchés.
La Hollande, l’autre pays de l’ERC

Jean-Pierre Bourguignon, toujours président par intérim de l’European research council (ERC) suite aux « évènements » avec son prédécesseur (et successeur) Mauro Ferrari, a eu une semaine chargée avec le lancement d’Horizon Europe. Il a également profité d’une rencontre avec les membres de l’association Clora pour livrer quelques chiffres : l’ERC bénéficiera pour la période 2021-2027 de 16 milliards d’euros de budget, toujours répartis dans ses programmes junior, intermédiaire, senior, concept et synergie. On a retenu quatre grands points de sa présentation : 

Avec 15% de réussite en moyenne en France   les appels de l’ERC sont très (trop?) sélectifs mais très bien dôtés.

 Les chercheurs français réussissent à l’ERC…  mais proportionnellement moins bien que les Hollandais qui les talonnent en nombre d’appels remportés.

 Les organismes de recherche (CNRS, Inserm…) ont la faveur  de l’ERC par rapport aux universités (SorbonneU n’est que 6e). 

Un tiers des projets français (près de 500) n’ont pu être financés faute de fonds, sur la période 2012-2020, alors qu’ils avaient reçus la note maximale.

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