🍀 La recherche côté cour



24 septembre 2021 | La recherche et sa pratique 
On demande
un rappel

Bonheur de courte durée. Malgré une très légère augmentation du nombre de chercheurs et de doctorants en 2020, les non permanents (CDD, contrats aidés et vacataires) représentent toujours un emploi sur cinq à l’université.
Obsolescence programmée. Au milieu de cette pénurie d’enseignant-chercheur, il est parfois difficile de maintenir à flot des formations qui pourtant tournent bien, si la majorité des cours doivent être confiés à des intervenants extérieurs.
Formations Ă  dĂ©fendre. C’est ainsi que ce master en alternance de journalisme scientifique risque de s’éteindre alors que le besoin n’a jamais Ă©tĂ© aussi criant. Vos deux serviteurs – Laurent et moi – Ă©tant passĂ©s par ses bancs, nous ne pouvons que leur apporter notre soutien.
A très vite,
Lucile de TMN

Au sommaire de ce numéro
  • Marie-Georges Fayn met la science en scène
  • Springer toujours leader
  • Un logiciel d’acquisition rien que pour vos donnĂ©es
  • Des infos en passant (mais d’importance)
  • Votre revue de presse express
  • Et pour finir avec un nĂ©ologisme

D’ici, environ… 3 minutes top chrono !


Trois questions Ă … Marie-Georges Fayn
« J’aimerais beaucoup jouer cette pièce dans les universités »
ArrivĂ©e Ă  la cinquantaine, elle s’est lancĂ©e dans l’aventure du doctorat et ne s’est pas arrĂŞtĂ©e lĂ . Une fois la thèse en poche, elle en a fait une pièce de théâtre.


Y a-t-il un divorce entre société et science ? Si oui, comment les réconcilier ?
La sociĂ©tĂ© ne voit que les batailles d’égo, les travers de la communication, bref, les polĂ©miques annexes aux sujets scientifiques qu’elle ne cherche plus Ă  comprendre. Des rĂ©actions, Ă©motionnelles et violentes, peuvent mener l’ignorance au pouvoir. C’est d’ailleurs ce qui arrive dans la pièce [voir encadrĂ© â–Ľ], bien sĂ»r avec humour et sans prise de tĂŞte. Pour sortir la science de son entre-soi, les citoyens devraient ĂŞtre associĂ©s aux processus de recherche et remis au cĹ“ur des Ă©changes, notamment pour limiter la violence de l’impact de certaines technologies.
Faire une thèse sur le tard apporte-t-il un autre regard sur la science ?
Tout d’abord, je dois dire que c’est très agrĂ©able, passĂ© 50 ans, de s’assoir Ă  cĂ´tĂ© des « djeuns » car malgrĂ© la barrière de l’âge, en tant que doctorants, on partage le mĂŞme objectif et une complicitĂ© s’installe. Quand on a plus d’expĂ©rience de la vie et du monde de l’entreprise, on se connaĂ®t mieux, on ose plus et on sait comment acquĂ©rir du savoir. J’étais aussi très dĂ©terminĂ©e : j’aurais pu me laisser couler jusqu’à la retraite mais je pense qu’à 50 ans, on a encore 30 belles annĂ©es devant soi et qu’il faut rebondir sur de nouveaux projets – la thèse peut en faire partie [si vous voulez lire celle de Marie-Georges, c’est par ici, NDLR]. Alors que le nombre de doctorants baisse, l’universitĂ© pourrait gagner Ă  ouvrir ses portes aux seniors.
Est-il facile de parler de la science au théâtre ?
Non. Et je ne le soupçonnais pas : la metteuse en scène, Murièle Agherman a beaucoup apporté car elle possède le sens du dialogue court et a donné du rythme à la pièce – les tirades de cinq lignes sont passées à deux. Quand j’ai vu la pièce jouée par les acteurs, c’était comme une seconde traduction de mes sentiments face à la thèse, qui transcendait mon propos tout en restant une fête, vivant, avec plein d’émotions. J’aimerais beaucoup jouer cette pièce dans les universités et en débattre après avec les doctorants ou étudiants de master.
Vous voulez réagir ? On vous lira
 Très bientĂ´t sur les planches  Initialement prĂ©vue pour novembre 2020, la pièce en 7 actes Thèse et antithèse, Divorce entre la sociĂ©tĂ© et la science sera jouĂ©e en octobre et novembre Ă  Paris. Toujours pour les amateurs de théâtres et parisiens,  un spectacle-dĂ©bat autour de la question Quels liens entre théâtre, sciences et sociĂ©tĂ© ? est organisĂ© dimanche 3 octobre par l’IHEST.
Un chiffre qui en dit long
 35% 
C’est la part que représente Elsevier dans les dépenses des bibliothèques et services de documentation de l’ESR français, d’après les données du consortium Couperin analysées par AEF data. Elsevier est loin devant les autres groupes d’éditions : Wiley plafonne à 8%, Springer à 4%. Le groupe allemand reçoit plus de 17 millions d’euros par an de nos établissements. Rappelez-vous en 2019, les négociations avaient fait couler l’encre.
Un outil dans la boîte
Précieuses acquisitions


Marre de LabView ? Ami expérimentateur, vous êtes en train de concevoir une nouvelle manip’ ? Pourquoi ne pas passer à PyMoDAQ, un nouveau logiciel libre conçu par Sébastien Weber, ingénieur de recherche à Toulouse. Codé en python, il regroupe dans un tableau de bord simple deux interfaces génériques : l’une pour enregistrer des données, l’autre pour contrôler des appareils. Voici la publication, la démonstration en vidéo et une documentation bien complète. A vos détecteurs, prêt, partez !
 Des infos en passant  Mesurer l’impact d’une publi grâce au nombre de citations sur WikipĂ©dia, c’est la proposition de trois chercheurs polonais dans leur Ă©tude portant sur les publications en psychologie, parue elle-mĂŞme dans Social Science Computer Review //////// NouveautĂ© 2022, des prix Science ouverte en logiciel libre et donnĂ©es de la recherche seront dĂ©cernĂ©s en fĂ©vrier prochain dans le cadre du second plan national pour la science ouverte. Le dĂ©pĂ´t des candidatures avec plus de dĂ©tails s’ouvrira dĂ©but octobre //////// 
//////// Le grand public cherche souvent Ă  s’informer en santĂ© grâce Ă  des publications scientifiques mais difficile pour eux de dĂ©terminer si l’information est fiable, rĂ©vèle une Ă©tude canadienne… Ă  l’état de preprint //////// Dans les revues, les articles de type “commentaires” prĂ©sentant une publication et son contexte, c’est bien. Mais sans conflit d’intĂ©rĂŞts, c’est mieux. Un article de JAMA internal medecine conclut que les liens financiers sont souvent cachĂ©s ////////
Votre revue de presse express

Et pour finir…
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Procrastination. Si le terme vous paraît trop péjoratif, voici un nouveau à ajouter à votre vocabulaire de chercheur (merci à Khoa Vu, doctorant en économie). A quand la traduction en français ?