Moins sérieux que le Bitcoin, le Dogecoin |
La révolution du Bitcoin prend ses racines dans la recherche et y fait aujourd’hui un retour en force. Tout débute dans les années 1980 dans le sillage des travaux sur la cryptographie moderne. De très nombreux protocoles sont développés par des chercheurs qui marqueront l’informatique : Merkle et son arbre, Chaum et ses clés publiques, Haber et l’horodatage… Voilà pour les origines. Avec la décennie 1990 prend forme l’idée de reproduire une monnaie numérique, sans autorité et décentralisée : la cryptomonnaie. Celle-ci sera très populaire dans le mouvement crypto-anarchiste des cypherpunks, composé d’ingénieurs de la Silicon Valley. Mais, après quelques tentatives, le mouvement semble s’éteindre vers 2000… C’était pour mieux revenir en 2009 avec l’arrivée du fameux Bitcoin. C’est une révolution : à la fois parce qu’il assemble des protocoles provenant de thématiques variées mais surtout pour son élément phare : la blockchain – un registre sécurisé distribué entre les collaborateurs du projet. A partir de là, une culture propre aux cryptomonnaies va se développer en dehors du champ académique. Le caractère open source permettra leur multiplication (il en existe plusieurs milliers aujourd’hui), notamment Ethereum et ses contrats intelligents ou la monnaie Tether adossée au dollar américain. Les deux mondes se reconnectent avec le financement privé de recherches académiques, comme dans le cas de la monnaie Cardano en 2017. Face aux enjeux économiques et écologiques, les partenariats continuent de fleurir : l’Inria vient de signer un accord avec Nomadic Labs pour financer des recherches sur Tezos. |
Le Bitcoin, un échec ? Si le Bitcoin est une révolution technologique, il l’est aussi du point de vue économique. Ainsi que le rêvait l’économiste Friedrich Hayek avec son modèle de free banking, il s’agit de la première mise en application d’un système monétaire auto-régulé. Mais aujourd’hui, malgré ses mille milliards de dollars de capitalisation, l’aventure Bitcoin est perçue par certains comme un échec : peu utilisé pour des transactions, il sert aujourd’hui à la spéculation. Et la bulle pourrait bientôt exploser. |
Les stars des cryptomonnaies Le pionnier. Avec d’autres chercheurs, David Chaum s’intéresse à la cryptographie dès les années 1980, notamment aux communications anonymes. Reconnu comme le père des cryptomonnaies, il en lancera d’ailleurs plusieurs. Le cypherpunk. L’ingénieur Timothy C. May publie en 1992 son Crypto Anarchist Manifesto, fondateur du mouvement cypherpunk. Méfiant envers les gouvernements, lui et ses acolytes Eric Hugues et John Gilmore veulent préserver la vie privée grâce à la cryptographie. Le mystère. Satoshi Nakamoto est le célèbre créateur du Bitcoin. Derrière ce pseudonyme se cache certainement un ou plusieurs informaticiens proches du milieu académique. Son livre blanc mentionne la perte de confiance dans les banques après la crise de 2008. L’écolo. Co-fondateur d’Ethereum avec le surdoué Vitalik Buterin, Charles Hoskinson financera des projets de recherche pour améliorer la technologie blockchain. Ce partenariat débouchera sur la création d’un premier système plus écolo, Cardano, en 2017. Le trader. Avec l’argent gagné à la Goldman Sachs, Arthur Breitman décide dès 2014 de créer une cryptomonnaie. Avec sa femme Katleen, ils seront sous le feu d’un scandale financier mais Tezos, basé sur une nouvelle génération de blockchain, reste l’objet de nouveaux espoirs. |