America is back (again) |
Ce cap symbolique passé, on fait le point sur son plan pour la recherche. High hopes. Dès son entrée en fonction, un portrait de Benjamin Franklin au-dessus de son bureau, Joe Biden avait placé la barre très haut : la science était de retour. Le 47e président n’a pas faibli lors de son récent discours sur le plan de relance à 2300 milliards de dollars, déclamé à Pittsburgh le 31 mars dernier, où il a regretté que la part de PIB consacrée à la recherche ait été divisée par deux en 25 ans. Pour un dollar de plus. Au-delà des premières décisions prises dès le 20 janvier et des nominations symboliques (▼ voir encadré ▼) visant à réinitialiser le trumpisme cognitif, le gouvernement se penche maintenant sur les réformes. En voici quelques-unes concernant la recherche, dont le montant dépendra du Congrès qui a la dernière main : – Une nouvelle NSF. La National Science Foundation changerait de nom et deviendrait la National Science and Technology Foundation avec la création d’un pôle innovation géant, qui fait d’ailleurs débat. C’est l’Endless frontier act, avec un montant de 100 milliards sur cinq ans. – La santé encore boostée. Le National Health Institute verrait son budget augmenter de plus de 20% dès 2022 pour culminer à plus de 50 millards de dollars ; l’Advanced Research Projects Agency for Health (ARPA-H) serait créée. De nombreuses autres agences (NOAA, CDC, DOE…) bénéficieraient d’une augmentation significative. – Les labos upgradés. 40 milliards de dollars seraient dévolus aux laboratoires fédéraux ainsi que ceux dépendant des universités du pays, dont la moitié fléchée vers des institutions liées aux minorités ethniques, les Universités historiquement noires (HCBU) Le changement, c’est maintenant. Ces propositions seront affinées dans les semaines à venir et devront être ratifiées par les parlementaires américains. Si les scientifiques américains ont le sourire, gardons à l’esprit que tout ce qui est fait peut être défait… Dernière minute. L’administration Biden vient d’annuler des restrictions à la recherche sur les tissus foetaux prises par Donald Trump. |
Les nouvelles têtes de la science Eric Lander est généticien et il occupe la position la plus proéminente dans le gouvernement Biden en tant que conseiller scientifique. Même si son pouvoir de décision est en réalité minime, le président a, pour la première fois, intégré ce poste dans son cabinet. Alondra Nelson est sociologue et a rejoint l’équipe de la Maison blanche à un poste axé Science et société. Ce sont ses travaux sur la technologie et ses impacts, notamment sur les minorités, qui l’ont amenée à ce poste. Frances Arnold est biologiste (accessoirement prix Nobel) et, avec sa consœur la planétologue Maria Zuber, elle va codiriger le conseil scientifique chargé d’accompagner les décisions présidentielles sur les grands sujets de recherche. |