Les fauteuils sont moins confortables rue Michel-Ange |
Le CNRS veut évaluer ses chercheurs sous le signe de la science ouverte. En pratique, les changements sont incrémentaux. En grande pompe. Le CNRS l’a annoncé lors de sa journée science ouverte, Le Monde a repris l’info : l’organisme va (enfin) évaluer ses chercheuses et chercheurs en accord avec les principes de la science ouverte ! A l’heure où s’ouvrent les campagnes de recrutement (voir encadré), quels sont les changements concrets ? Diversification. Comme l’indique le guide du CNRS, les candidats aux concours 2022 n’ont plus à donner une liste exhaustive de leurs publications mais présentent une sélection de quelques productions – au maximum dix. Mais surtout, la porte est ouverte à d’autres réalisations comme les rapports, les logiciels ou les bases de données… Verticalité. « C’est plutôt bien et cela facilite le travail des rapporteurs », commente Dorothée Berthomieu, présidente du conseil scientifique du CoNRS, instance chargée notamment de définir les principes de l’évaluation des chercheurs. Sauf que les instructions viennent de la direction du CNRS, sans consultation des présidents de sections (CPCN), déplore-t-elle. Concision. L’autre évolution se cache dans les formulaires de dossier d’avancement qui se raccourcissent de plus en plus : les chercheurs doivent remplir une fiche résumé de cinq pages (sept en 2021) et l’accompagner d’un CV de quatre pages maximum (contre une notice des titres et travaux sans limite de taille l’an dernier). Des plaintes. Pour Dorothée Berthomieu, « il s’agit d’une maladresse car beaucoup des sections ont été renouvelées et les nouveaux membres ne connaissent pas l’historique des chercheurs » – comprendre ici qu’ils n’ont pas eu le loisir de lire quatre années de suite le dossier du même candidat malheureux. Un nouveau format qui ne fait donc pas l’unanimité, surtout dans certaines disciplines habituées à de longs dossiers. Entre la théorie et la pratique… « Le but est clairement d’aller vers une évaluation plus qualitative. Mais ce n’est pas nouveau, depuis 2007, on entend ce discours », admet Dorothée Berthomieu. Sur le terrain, les chercheurs voient bien que dans certains pays ou au sein de certaines disciplines, on se fie toujours au facteur d’impact – par exemple le Sigaps en médecine dont TMN expliquait le fonctionnement. |
Population vieillissante 238 chargés de recherche de classe normale, 260 directeurs de recherche de 2e classe et deux directeurs de recherche de 1re classe… Le nombre de postes ouverts au concours du CNRS est à peu près constant depuis 2019, même si l’on peut noter une diminution – légère – des CR au profit des DR. En revanche, la baisse est notable depuis 2006, année où presque 400 postes de CR avaient été ouverts. Pour 2022, un tiers des postes sont « colorés » – avec une thématique et/ou un labo prioritaire. Enfin, le nombre de CR en poste diminue parallèlement à un vieillissement général de la profession. |