José Miguel Sanchez Perez : « Je candidate à la présidence du CNRS en citoyen libre »

— Le 12 janvier 2022
Hydrogéologue, José Miguel Sanchez Perez, brigue la présidence du CNRS. Il détaille son programme pour TMN.

Si vous avez raté le début. Candidat déclaré à la présidence du CNRS avec Olivier Coutard et Antoine Petit, il a été présélectionné et auditionné par le ministère de la Recherche avant un éventuel passage sur le gril devant les parlementaires mi janvier. Tout le processus devra être bouclé pour fin janvier, date de fin de mandat d’Antoine Petit.
Tic, tac…

Pourquoi avoir tenté le coup d’une candidature à la présidence du CNRS ?

J’ai candidaté en citoyen libre, je suis un chercheur au CNRS d’origine étrangère — comme 18% de mes collègues. C’est pour moi le meilleur centre de recherche au monde. Il offre aux chercheurs la sécurité de l’emploi certes mais, comme les artistes, nous avons besoin de liberté et de moyens. J’ai passé dix ans dans les conseils scientifiques, j’ai participé à la vie de ma profession : cette candidature est l’occasion de s’exprimer au nom de mes collègues et de proposer plusieurs axes de réforme.

Quels sont-ils ?

Nous pouvons collectivement faire mieux en remettant les chercheurs au centre du système grâce à son assouplissement [Lire sa profession de foi, NDLR]. Au niveau international, je veux assumer le positionnement central du CNRS en créant un centre européen de la recherche. La décentralisation, enfin : notre structure n’est pas mise à profit comme elle devrait l’être. Il faut notamment permettre une plus grande réactivité en accordant plus de pouvoirs aux délégations régionales.

Comment vous situez-vous par rapport à la candidature d’Antoine Petit ?

Antoine Petit a assumé sa présidence dans la continuité de celle d’Alain Fuchs, il est temps maintenant d’ajouter du sang neuf dans le système. Si je suis élu, je ne renouvellerai pas mon mandat et quitterai le poste de président du CNRS pour redevenir chercheur, car je souhaite seulement rendre ce système plus ambitieux et plus novateur.

La question de la politique d’innovation du CNRS vous a été posée lors de votre audition, qu’avez-vous répondu ?

L’objectif principal du CNRS est de créer de la connaissance, pas de créer des entreprises, ou de déposer des brevets. On a pu le constater lors de la crise de la Covid que nous avons traversée, il est illusoire de demander que toutes les recherches donnent des résultats immédiats, certaines découvertes utiles aujourd’hui ont été faites il y a vingt ans.

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