15.09.2023 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE
Demain c’est loin
Ébouriffé·e. Dans un labo, on trouve toujours un procrastineur en chef, celui – ou celle – qui passe ses journées à lire, jouer sur son ordinateur, partir se balader ou faire une course… et ses nuits et weekends à travailler, sans complexe.
Double tranchant. Source constante de blagues, la procrastination est un art qui se cultive avec fierté. Mais elle peut aussi être toxique. Je ne le soupçonnais pas avant qu’un ami ne me raconte à quel point ça gâchait sa vie.
Du rire aux larmes. Alors, que vous soyez petit ou grand procrastinateur, la lecture de notre analyse de la semaine vous fera peut-être sourire ou pleurer, mieux comprendre votre collègue qui se cache derrière son écran ou trouver des pistes pour stopper ce cercle vicieux.
À très vite,
— Lucile de TheMetaNews
Sommaire
→ ANALYSE Cinquante nuances de procrastination
→ OUTIL Testez vos algos
→ CHIFFRE Comment corrigez-vous la science ?
→ EXPRESS Votre revue de presse
→ ET POUR FINIR Thésards du XIXème
TEMPS DE LECTURE : 5 ou 10 MINUTES |
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ANALYSE
Tous procrastinateurs
Remettre au lendemain est un mal qui nous touche tous à divers degrés. Et si vous lisiez ce papier dès maintenant pour changer ?
↳ Disons-le d’emblée : de manière empirique, il semble y avoir deux types de procrastination. « La procrastination utile où tu fais le ménage, et celle inutile où tu regardes des vidéos sur Youtube », explique Paul*, postdoc en informatique et expert profane en la matière.
OUTIL
Testez vos algos
Vous créez ou utilisez des algorithmes d’optimisation ? Benchopt est un outil pour évaluer leurs performances. Il a été développé par des chercheurs – français pour la plupart, cocorico – pour des chercheurs, et est en open source évidemment.
CHIFFRE
88%
Quelle est votre attitude face aux erreurs que vous pouvez trouver dans la littérature ? Une enquête réalisée au printemps 2023 par Frédérique Bordignon, chercheuse en bibliométrie, auprès de la communauté des chimistes, donne quelques pistes. Près de neuf sur dix (88%) ont observé des erreurs – honnêtes ou non – dans la littérature. Parmi eux, près de quatre sur cinq ont agi : citations critiques des articles, discussions entre pairs… les moyens sont variés et les freins restent plutôt du côté des éditeurs.
EXPRESS
Des infos en passant
● Ça va mieux en le disant. Premier constat suite à la journée sur la reproductibilité et la réplicabilité des recherches au CNRS à laquelle nous avons assisté vendredi dernier : il existe pratiquement une définition par discipline ! Très instructives, les présentations ont aussi fait émerger de nouvelles questions, dont celle-ci : doit-on s’assurer de la reproductibilité de ses résultats en amont de la publication ou bien juste – et c’est déjà beaucoup – permettre aux autres d’en juger ? Rassurez-vous, Antoine Petit, PDG du CNRS, a promis une feuille de route d’ici quelques mois.
● Condamné à l’exil. Environ deux tiers des revues ayant signé des accords transformants – on vous en parlait dans notre repère chiffré de la semaine passée – n’ont pas atteint leurs objectifs en terme de taux de publis en open access, rapporte la cOAlition S. L’organisation européenne a donc sévi : près de 1600 sur les 2300 revues vont sortir du programme et leurs frais de publication ne seront plus couverts par les agences de financement. Merci au blog Open science de Pasteur d’avoir pointé l’info.
● Chassez le naturel, il revient au galop. Évaluer de manière qualitative les carrières des collègues pour encourager – entre autres – la science ouverte ? Que nenni ! Des chercheurs danois présentent dans Frontiers in Research Metrics and Analytics un nouvel indicateur d’open science (publis, données et présentations d’un chercheur) et l’ont testé à l’échelle de leur université.
● Persiste et signe. À l’approche de l’audience de Pınar Selek le 29 septembre 2023, les collectifs se mobilisent pour soutenir la sociologue franco-turque avec une soirée à Paris le mercredi 27. De quoi est-elle accusée ? De crime de sociologie, selon ses propres mots : relire notre interview de mars dernier.
EXPRESS
Votre revue de presse
→ Pagayer ou écoper ? Suite à la parution du livre Précarité générale du sociologue Charles Bosvieux-Onyekwelu, la presse s’en donne à cœur joie. Mediapart est allé interroger – pas difficile d’en trouver – des docteurs qui jettent l’éponge ↯, parfois après plusieurs années de galère post-thèse, pendant que Le Monde interviewe l’auteur, qui compare l’université aux urgences hospitalières ↯.
→ ChatGPT perché. « As an AI language model… ». Des expressions typiques de ChatGPT au milieu de publis qui ne mentionnent pas l’utilisation de l’IA ? Attention, le chercheur Guillaume Cabanac est à l’affût, raconte Nature, rappelant au passage que ChatGPT se trompe souvent dans les références.
→ Talon d’Achille. Dans la recherche, vous manipulez des données, parfois sensibles, et vous êtes de ce fait potentiellement la cible de piratages en tout genre. « Les ennemis sont partout ! », prévient le professeur de marketing Olivier Mesly, qui propose également un test/sondage dans The Conversation.
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THÉSARDS DU XIXÈME
Et pour finir…
À quoi ressemblaient les doctorants des années 1800 ? Vous le saurez grâce à cette expo.