18.09.2024 • LA RECHERCHE ET SA POLITIQUE
L’effet waouh
Suspend ton vol. On attend tous (enfin presque) la nomination du gouvernement Barnier I en écoutant les rumeurs de nominations au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ça fait passer le temps.
Impétrants. En attendant la fumée blanche à Matignon, nous vous proposons cette semaine l’analyse d’un paradoxe : l’histoire du programme « recherche à risque » dont les premiers lauréats seront connus dans les prochaines semaines.
Hep Newton. Peut-on convoquer les révolutions scientifiques ? Les financer puis les évaluer ? Le tout dans un système où la prise de risque n’est pas favorisée ? Premières réponses aujourd’hui mais nous y reviendrons bientôt.
Bonne lecture,
— Laurent de TheMetaNews.
Sommaire
→ ANALYSE Vous reprendrez bien un peu de risque ?
→ BRÈVES Le RN pense recherche, l’ESR chez Barnier…
→ LA VIE DE L’ESR Second rattrapage du Journal officiel post estival
→ EXPRESS Votre revue de presse
→ ET POUR FINIR Séismes hors normes
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ANALYSE
Recherche « à risque », c’est parti
Comment identifier les recherches à risque qui seront lauréates du programme national annoncé il y a quelques mois ? Plongée dans les organismes qui organisent leur sélection.
↳ Le tout pour le tout. Vous connaissez l’adage : le meilleur moyen de ne pas se planter est de ne rien faire. Dans un système de financement de la recherche où la généralisation des appels à projets fait depuis quelques années office de repoussoir pour les chercheurs, il fallait innover et — pourquoi pas ? — tenter de se départir de ces appels, aux inconvénients bien connus et dénoncés par les collègues (…)
BRÈVES
Pendant ce temps dans la recherche
→ Labos nationaux. À l’occasion des journées parlementaires du Rassemblement national (RN), le parti d’extrême-droite a produit un programme économique plus détaillé baptisé « La France entreprend » où la recherche a trouvé sa place. Le RN fait le constat de la stagnation des budgets nationaux, loin des 3% du PIB attendus depuis les années 2000… mais ne propose pas pour autant de les augmenter. En revanche, le Crédit impôt recherche (CIR) et le Crédit d’impôt innovation (CII) seraient « pérennisés et simplifiés ». Plus spécifiquement, le RN suggère de supprimer « les dispositions dogmatiques de la Charte de l’environnement » et veut construire des évaluations « à rebours des appels à projets bureaucratiques qui polluent aujourd’hui le travail universitaire » •
→ Shadow cabinet. Une nomination d’importance pour la suite des événements : Richard Laganier est nommé Conseiller éducation, enseignement supérieur et recherche au cabinet de Michel Barnier. Professeur en géographie à l’Université Paris-Cité, sa carrière a pris un virage institutionnel puisqu’il a notamment présidé l’Université de Guyane entre 2014 et 2017. Depuis 2022, il est recteur de la région Grand Est et de l’académie de Nancy-Metz •
→ Des primes, déprime. Le CP-CNU dresse un bilan très complet et chiffré du versement des primes dans le cadre du Ripec C3 (relire notre analyse sur le sujet) et propose des améliorations pour ce dispositif qu’il juge « lourd et très insatisfaisant », notamment que le CNU puisse directement attribuer un quota de primes dans un souci de simplification. Pas sûr que tout le monde l’entende de la même oreille •
→ ERRATUM. Honte, honte à nous : dans notre dernier édito (vous pouvez le relire ici), nous parlions du film Le Jour de la marmotte. Il s’agissait en VF de Un jour sans fin. Merci aux lectrices attentives qui nous ont fait la remarque •
EXPRESS
C’est la vie de l’ESR
→ Le JO au pas de course. Quelques précisions concernant l’élection des membres du Conseil national des universités pour les disciplines de santé • Suite au conflit à Gaza, l’Université est aux premières loges d’un débat d’idées parfois très animé (litote). Voici ce qu’en pense le Collège de déontologie de l’enseignement supérieur et de la recherche • Une volée de sanctions au Cneser disciplinaire, le tribunal des chercheurs •
→ Ils réimpriment leur carte de visite. Yann Busnel est nommé directeur scientifique de l’Institut Mines-Télécom à compter du 1er octobre 2024 • Nicolas Vinci n’est plus conseiller politiques prioritaires, citoyenneté et Jeux Olympiques et Paralympiques au cabinet de Sylvie Retailleau • Nathalie Delanghe est nommée directrice générale des services (DGS) de l’université de technologie de Tarbes • Vincent Fertey est nommé délégué régional académique à la recherche et à l’innovation pour la région Bretagne • Deux nominations au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche •
EXPRESS
Votre revue de presse
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→ Message in a bottle. Dans une interview à La Tribune, le président de France Universités Guillaume Gellé alerte sur les dangers d’une diminution des financements alloués aux universités et rappelle leur rôle clé dans le développement scientifique, économique et social du pays. L’organisation demande ainsi au Premier ministre « de faire le choix politique de la confiance ».
→ Explosion. Le magazine Alternatives économiques fait le point sur la situation des vacataires — relire notre analyse sur le sujet —, aujourd’hui ubiquitaires dans les universités françaises. De nombreux chercheurs dénoncent ainsi une ubérisation de l’université qui pousse les établissements aux marges de la légalité.
→ Enjeu majeur. La revue Nature fait le point sur le système d’évaluation de la recherche omniprésent dans un grand nombre de pays et ses effets néfastes sur la santé mentale du personnel et la collégialité des départements. Des inquiétudes grandissantes au Royaume-Uni où le Research Excellence Framework (REF) — équivalent britannique du Hcéres — affecte directement la répartition d’environ deux milliards de livres sterling par an aux différentes institutions.
→ En suspens. Aux États-Unis, la Chambre des représentants a voté un projet de loi — la loi Biosecure — visant à interdire aux entreprises pharmaceutiques américaines recevant des fonds fédéraux de travailler avec cinq entreprises de biotechnologies chinoises, explique Science. De quoi inquiéter certains universitaires américains qui craignent que de précieuses collaborations de recherche avec des scientifiques chinois soient compromises
→ Money, money, money. Doubler le budget de l’UE alloué à la recherche et l’innovation pour le porter à 200 milliards d’euros entre 2028 et 2034 : c’est la préconisation que fait l’ancien premier ministre italien et économiste Mario Draghi dans un rapport remis à la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, explique Science|Business. Il juge le programme Horizon Europe trop bureaucratique et sous-financé.
SÉISME HORS NORME
Et pour finir…
Mais qu’est-ce qui a agité les sismomètres du monde entier pendant neuf jours consécutifs ?