Au moment où s’ouvre le PhD Talent fair, le président du Réseau national des collèges doctoraux Thomas Coudreau revient sur ce qu’est un docteur aujourd’hui… et sur ce qu’il pourrait être demain. Le rapport n°3 de préparation à la LPPR rendu mi-septembre préconise de recruter 20% de chercheurs parmi les hauts fonctionnaires. Votre avis ? Je signe des deux mains cette proposition. Je suis d’ailleurs content de voir que Bruno Le Maire rappelle qu’il a été chercheur [lors de l’inauguration de Criteo le 3 octobre dernier, l’intéressé est en réalité titulaire d’un master NDLR]. Cela montre une compréhension nouvelle de l’apport de la formation par la recherche. Il est encourageant que les administrations publiques se disent qu’un docteur ou un chercheur n’est pas plongé dans ses grimoires sans applications pratiques, qu’il peut avoir un impact. A quoi seraient utiles les docteurs ? Je raisonne en citoyen : quoi de mieux qu’un docteur pour remplir certaines fonctions, ça fait vraiment sens pour moi… cela constituerait à la fois des débouchés pour les doctorants mais surtout je pense que cela améliorerait la prise de décision publique. Pour cela, il faut un travail de terrain : je ne crois pas tellement aux déclarations incantatoires ni au grand soir sur le sujet. La perception doit évoluer des deux côtés. En tous cas, les universitaires sont prêts. Quels dispositifs sont une réussite dans la diversification des carrières doctorales ? Je prendrai pour exemple les thèses Cifre : un des rares dispositifs d’Etat qui réussit depuis 40 ans à rapprocher le monde de la recherche et les industriels, même si il faut être vigilant à la qualité des doctorants et des projets pour être sûr de ne pas en perdre le bénéfice. Je suis d’ailleurs pour étendre le dispositif Cifre à l’ensemble de la fonction publique y compris d’Etat, chose impossible encore aujourd’hui. |
Hélène Gispert : « L’absence des femmes aux Nobel n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Les femmes sont encore une fois les grandes perdantes de cette série de Nobel 2024. Faut-il s'en indigner ? En effet, si l’on regarde les cinq dernières années, sur les trois prix de médecine, physique et chimie, 29 hommes et seulement six femmes ont été récompensés....