« No Future ? », un an après

Le 28 novembre 2024, TheMetaNews organisait un grand événement pour écouter les interrogations de six jeunes chercheur·ses. Un an après, que sont-ils devenus ?

— Le 28 novembre 2025

Six jeunes chercheuses et chercheurs, doctorant·es, postdocs, avec parfois déjà un pied hors du monde académique mais la tête toujours pleine de rêves, avaient posé leurs questions aux dirigeant·es de l’Enseignement supérieur et de la Recherche – relire notre analyse. Un an après, pour elles et eux, est-ce que c’est toujours “Future”, ou “No future” ?

Quentin Rodriguez
Université Clermont Auvergne 

« J’ai (enfin) soutenu ma thèse en philosophie des sciences le 10 novembre. Ça s’est bien passé, je suis évidemment content et soulagé. Je commence un ATER de 6 mois en janvier dans ma fac à Clermont, ça me laissera le temps de voir où je postule ensuite. Je vais demander la qualif mais dans mon domaine (section 72) seulement un poste s’ouvre par an, donc c’est comme jouer au loto. Les plans d’austérité se multiplient dans les facs, le nombre de recrutements s’effondre (…) et cerise sur le gâteau, on se dirige gaiement vers une chasse aux sorcières envers les sciences humaines et sociales. Donc pour moi ce sera toujours “No Future” de manière objective et réaliste. »

« J’ai soutenu mon doctorat en décembre 2024 puis suis restée jusqu’en avril dans mon labo pour finir nos publications (mon tout premier papier a été publié en septembre !). En parallèle j’ai candidaté dans une équipe à Lyon où j’ai commencé un postdoc en juin et j’ai réussi à avoir une bourse de la Fondation pour la Recherche Médicale qui commencera en janvier pour trois ans. Donc pour moi c’est toujours “Future” mais un futur en construction ! »

Wendy Le Mouëllic 
Centre International de Recherche en Infectiologie

Arthur Michaut
CNRS

« J’ai été admis au CNRS et pris mon poste au 1er octobre dans l’équipe où j’étais en postdoc à l’Institut Pasteur. Donc pour moi, c’est “Future” ! »

« Je suis toujours très épanoui entre recherche sur différentes thématiques, enseignements mais aussi encadrement de thèse et de stages, interventions dans des labos, Labos1point5, association Environnement Résilience Action… Cette diversité d’activités et l’aspect humain sont très enrichissants. Je trouve juste que je travaille un petit peu trop mais c’est difficile de dire non tant qu’on n’a pas un poste permanent… Il s’agit justement d’une année stressante pour moi car c’est la dernière de mon contrat et j’espère très fortement obtenir un poste dans mon laboratoire actuel. Je saurai donc dans quelques mois si c’est “Future” ou “No future” pour moi en recherche… »

Mathieu Bouffard
Nantes Université

Gaëlle Vitali-Derrien
Université Paris-Saclay

« En demi-teinte de mon côté : mon financement de postdoc pour l’an prochain est remis en cause par la SATT de Paris-Saclay donc je ne sais pas si j’aurai un salaire en janvier… Mais je suis également devenue administratrice de la société française de physique et j’ai pu initier des travaux sur le volet jeunes chercheurs et sur le développement soutenable, ça c’est motivant ! Donc je choisis “Future” malgré le potentiel chômage qui arrive. »

« Avec Evolutive Agronomy, nous avons été lauréats du concours I-nov et finalisons une levée de fonds. Nous commençons à vendre nos petits acariens pour protéger les cultures de tomates, concombres, salades… et on a des supers retours et preuves d’efficacité. Autre étape importante : avec Mathilde Maillard et Floriane Picolo, nous avons créé le Réseau d’entraide des doctorants et docteurs (le REDD) pour rassembler des ressources utiles aux jeunes chercheurs, améliorer les conditions de vie et de travail et organiser des événements autour du doctorat. Nous sommes d’ailleurs à la recherche de bénévoles ! »

⁨Antoine Pasquier⁩ 
Evolutive Agronomy

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