Où en est la mobilisation des chercheurs contre la loi LPPR ? Marie Renard*, coordinatrice du collectif Facs et labos en lutte fait le point pour TMN. Quelles sont les nouvelles du front anti LPPR depuis décembre dernier ? MR. : La mobilisation est en hausse cette semaine depuis le retour des vacances : de nombreux collègues se déclarent en grève dans les grandes revues de sciences sociales, une quinzaine à ce jour. Si le comité de mobilisation est surtout constitué de chercheurs en sciences sociales, des chercheurs d’autres disciplines commencent à se mettre en grève, comme les mathématiciens. Les physiciens les mathématiciens ont souvent été à la pointe des mouvements ; nous sommes en train de reconstruire les ponts, dix ans se sont écoulés depuis la dernière mobilisation. MR. : Pas toujours facile de convaincre des chercheurs d’arrêter de chercher, non ? Nous devons expliquer aux chercheurs que faire grève implique de ne pas travailler, afin de dégager du temps pour des réunions ou des manifestations. Le message passe de plus en plus. Nous ne pouvons tout simplement plus continuer à travailler dans le monde académique avec ce niveau de pression et ce manque de moyens. Je suis moi-même maître de conférence et, outre les très nombreuses heures de conférence en plus que je devrai assurer si la loi passe, la formation dont je suis responsable fonctionne avec des vacataires en situation de précarité. On n’est pas à l’hôpital je le comprend mais nos diplômes fonctionnent avec des bouts de ficelle. Faire avec moins ce serait tout simplement ne plus faire. Le conflit sur les retraites a-t-il brouillé les cartes sur la LPPR ? MR. : La LPPR est évoquée dès l’article 1er de l’avant-projet de loi sur les retraites, les deux textes sont jumeaux. Dès le début, il a été très clair pour tout le monde que les deux mobilisations étaient liées, tout comme cela l’a été dans le secteur de la santé. Chacun défend son service public. Nous préparons des propositions radicales dans le cadre des états généraux des facs et des labos en lutte qui auront lieu le 1er et 2 février. Ce sera la première étape d’une mobilisation qui s’étalera sur l’ensemble du semestre. * Il s’agit d’un nom d’emprunt, l’interviewée ayant souhaité rester anonyme. |
Hélène Gispert : « L’absence des femmes aux Nobel n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Les femmes sont encore une fois les grandes perdantes de cette série de Nobel 2024. Faut-il s'en indigner ? En effet, si l’on regarde les cinq dernières années, sur les trois prix de médecine, physique et chimie, 29 hommes et seulement six femmes ont été récompensés....