Julien Gossa, maître de conférence à l’Université de Strasbourg, dénonce des manquements et nous livre son expérience d’enseignant à distance. Quelle est la grande différence entre enseigner en présentiel et à distance ? C’est maintenant qu’on se rend compte à quel point la présence physique est importante. L’enseignement à distance est beaucoup moins efficace, et demande plus de travail de la part des étudiants également, qui s’en plaignent. Combien suivent les cours en ligne ? Nous n’avons pas le temps de faire le décompte. De toutes façons, on ne peut pas distinguer ceux qui sont démotivés de ceux qui doivent travailler au supermarché ou s’occuper de leur petite sœur. Comment s’organisera l’après-confinement d’après vous ? Il y aura une période où on ne pourra pas travailler. Certains seront en deuil, d’autres voudront partir en vacances ou rester en terrasse. On ne pourra pas organiser des examens le lendemain. Il faudra au moins prévoir une semaine de vacances pour tout le monde. De toutes façons, tout le monde a compris dès le début du confinement que la fin de l’année était cramée. Et en pratique dans vos cours ? En DUT informatique, on est tous des « gamers », donc l’utilisation de Discord était naturelle, d’autant plus qu’elle permet la discussion par canal audio. Pour la validation des modules déjà entamés, je prône l’auto-évaluation qu’on discute ensuite. En effet, je ne connais pas les conditions de travail des étudiants et je pense qu’il faut leur faire confiance : ils sont assez matures et savent ce qu’ils méritent. |
Hélène Gispert : « L’absence des femmes aux Nobel n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Les femmes sont encore une fois les grandes perdantes de cette série de Nobel 2024. Faut-il s'en indigner ? En effet, si l’on regarde les cinq dernières années, sur les trois prix de médecine, physique et chimie, 29 hommes et seulement six femmes ont été récompensés....