[TMN#9] Ruses De Sioux Et Peer Review

 

On est déjà mercredi et [TMN#9] vous en amène (du neuf).
Une réflexion comme ça : en lisant nos excellents confrères de Techtrash, on s’est remémoré ce papier dans Wired en 2008 prédisant la fin des théories, dépassées par le déluge de data qui commençait déjà à s’accumuler.
Dix ans, après les datas ont-elles tout emporté sur leur passage ? Quand avez-vous pour la dernière fois fait confiance à votre intuition ?

Laurent de TheMetaNews


Des publis à qui perd gagne
Les auteurs de cette tribune parue dans The Scientist y vont avec des pincettes. Mais glissent tout de même un message à destination de la communauté : certains chercheurs ne viseraient-ils pas volontairement trop haut en présentant leurs travaux à des revues “prestigieuses”, en terme d’Impact factor (IF), sachant pertinemment que leurs chances d’y être publiés sont minces ? Le but étant de profiter d’une relecture pointue… avant de représenter leur publi corrigée à d’autres revues. Autre dérive pointée par les auteurs : présenter un papier à une revue de moyenne importance, puis le retirer avant de le représenter à une revue d’IF plus élevé.
Ces cas se sont ils déjà présentés à votre connaissance dans votre labo ou votre entourage ? Si oui, il vous suffit de répondre à ce mail.


Un papier, deux conclusions
Vous avez dit reproductibilité ? Nature signale dans la revue British journal of anaesthesia qu’un seul et même papier explorant les doses de sédatifs à utiliser chez les personnes âgées a bénéficié d’une relecture des données par un expert indépendant… qui est arrivé à une conclusion différente de celle des chercheurs.


Envoyez le preprint dans le médical
C’est une des infos les plus commentées de la semaine : la création d’un serveur de preprint spécialement pensé pour les publis de recherche clinique, sous le nom de medRxiv, un proche cousin donc de bioXriv et arXiv, lancé notamment par le British medical journal. Si l’idée n’est pas neuve, sa gestation a pris quelques années. La notice de medXRiv précise que les papiers seront tout de même visés avant publication en cas de danger pour la santé publique, notamment. Un peu de patience si le preprint vous gratouille, le serveur ne sera ouvert qu’à compter du 25 juin.


Une Bible de l’éthique
La comparaison avec un livre saint est peut-être mal choisie mais qu’importe. La Rand corporation, une émanation du ministère de la Défense des USA, rien que ça, a publié un rapport intitulé Ethics in scientific research, dont la grande originalité est de balayer cette notion entre toutes les disciplines et les pays. Les auteurs ont tout de même réussi à extraire 10 principes – 10 commandements, donc ? – communs à toutes les recherches scientifiques (ils sont en page X). De Bible, il est donc un peu question.


Revue de presse express

  • Non les lois de la physique n’ont pas changé entre 1999 et 2014. Ce résultat qui, convenons-en, intéresse tout le monde, est le fruit de recherches narrées dans Wired.
  • Management oppressif, charge de travail inappropriée, la BBC décrit un raz-de-marée de consultations au sein des universités outre-manche pour souffrance mentale.
  • Le Guardian s’inquiète de la fermeture prochaine de l’institut Sanger, où de très nombreux modèles animaux (souris, poissons-zèbres…) sont produits.
  • Question : qu’est-ce qui est rond, blanc et qui n’a pas changé depuis 900 ans ? Prenez un verre et lisez cet article de The Atlantic pour le savoir.
  • Un dernier pour la route. Quanta s’intéresse au cerveau dans un papier de vulgarisation bien pointu où il est question de la théorie de la « criticalité ». Si des neurologues nous lisent (on sait que c’est le cas), on veut bien une explication.


ET POUR FINIR

Ca fait un moment qu’on voit passer cet hilarant manuel de traduction du langage académique, dont on n’arrive pas à retrouver la source à coup sûr. Si quelqu’un a une idée…