vendredi 5 juin 2020 /// L’actu des labos
La vie
reprend
La vie reprend. Les terrasses rouvrent, on retourne au labo, on revoit les collègues, on en oublierait presque le confinement.
La vie reprend. La réalité aussi. La mort de Georges Floyd nous rappelle que les inégalités raciales ont survécu au Covid.
La recherche n’a pas de leçon à donner : aucun prix Nobel pour un scientifique noir. Et autour de vous, combien de chercheuses et chercheurs noirs ?
Bonne lecture,
Lucile de TMN
PS. A propos de déconfinement, on a repris l’enregistrement des podcasts Rendez-vous avec Matilda… A très vite. |
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Si vous n’avez que 30 secondes
• L’hybride, ça va marcher aussi pour l’enseignement ?
• Un outil bien pratique pour votre biblio ;
• L’évaluation des étudiants selon Nathalie Sayac ;
• Votre revue de presse express. |
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A partir d’ici 4′ de lecture enrichissante.
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La rentrée va-t-elle rouler en hybride ? |
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L’introduction d’une part de « distanciel » dans les enseignements en septembre prochain ne fait pas l’unanimité. |
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Profitez de la prime à la conversion ! (Ou pas)
Hybrider les formations, c’est le mot d’ordre. Dans le contexte actuel, vous vous doutez bien qu’il s’agit de mener en parallèle des activités pédagogiques en présentiel et à distance. Mais en quelle proportion ? Alors que la ministre de la Recherche Frédérique Vidal tweetait hier qu’« une partie ou toute la rentrée se fera en présentiel », la fiche n°10 du Plan de continuité pédagogique, mise à jour le 27 mai, préconise de passer en distanciel autant que possible, avec des cours magistraux à distance et des TD/TP éventuellement en présentiel. Le ministère ne prévoit pas de réduction des heures de service. Pas d’augmentation non plus…
Qu’en pensent les principaux concernés ? Lors de l’émission Mediapart live du 28 mai, la présidente de l’Unef demande « pas 80% distanciel et 20% en présentiel, mais le contraire ». Marie Sonnette, enseignante-chercheuse et tête de pont de la mobilisation anti-loi recherche, rappelle les aspects anti-pédagogiques de l’enseignement à distance, déjà dénoncés dans la tribune du 18 mai. Leur solution ? Réduire le nombre d’étudiants par groupe de TD et recruter des enseignants. Ca tombe bien, il y a plein de vacataires dans l’armée de réserve de l’ESR (voir ).
Dans les universités, c’est le branle-bas de combat. Les UFR ont mis en place des groupe de réflexion pour trouver des solutions dans le cas extrême où tout devrait se faire à distance. « On doit être prêt à faire face à un nouveau confinement », témoigne Maria Luisa Della Rocca, responsable d’un master de physique à l’Université de Paris. Les enseignants sont consultés sur les modalités d’enseignement à distance pour l’an prochain. Pour ceux qui s’y refusent – « une fois qu’on a mis le pied dedans… » – c’est le dilemme : renoncer à ses principes ou renoncer à ses cours.
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Où sont passés les vacataires ?
Les vacataires sont complètement passés à la trappe dans le nouvel état de l’éducation supérieur et de la recherche. Celui-ci présente en effet le nombre d’enseignants non-permanents en 2018-2019 – 23 725 soit 26 % des enseignants. Mais ce chiffre couvre les personnes déjà sous contrat (doctorants contractuels, ATER…) et non les vacataires – payés en fin de semestre. Les chiffres sont durs à obtenir mais selon une note de juin 2019, on peut estimer qu’ils étaient 125 000 en 2017-2018. Chiffre à noter, un vacataire sur cinq enseignait plus de 96h/an. Pas négligeable. |
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C’est dans la boîte (à outils)
Un peu de miel dans votre bib’ |
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Si vous n’utilisez pas déjà Zotero – ou que vous avez envie de changer –, voici une alternative ! Publibee est un outil 100% en ligne (pas de logiciel à installer), qui permet de rassembler les articles utiles à votre bibliographie et d’exporter des citations (ou carrément un fichier .bib pour les amoureux de LaTeX).
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Trois questions à… Nathalie Sayac
« Ne pas baisser les exigences, mais les adapter »
Comment évaluer les étudiants avec les contraintes actuelles d’enseignement à distance ? Une chercheuse en didactique vous donne des pistes. |
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Maintenir des examens de fin d’année est-il vraiment indispensable ? Une évaluation reste indispensable pour permettre aux étudiants de valider leur année. Ne pas en faire serait d’autant plus injuste pour ceux qui travaillent pour financer leurs études. On voit bien que les inégalités sont exacerbées avec le confinement. Heureusement, dans certaines universités, de vraies aides ont été mises en place (prêts d’ordinateur à l’Upec, aides financières à Rouen). La contrainte du numérique est très pesante dans cette question de l’évaluation à l’université qui n’est pas simple.
Doit-on être plus souple ? L’indulgence est souvent vue comme une baisse des exigences, alors qu’elle doit être une adaptation. Par exemple, à l’Inspé [‘Institut national supérieur du professorat et de l’éducation, NDLR] où je travaille, le mémoire occupe une place très importante. Certains Inspé ont décidé de supprimer la soutenance alors qu’elle permet à l’étudiant d’améliorer sa note d’écrit, mais surtout de prendre du recul par rapport à l’écriture du mémoire. Dans cette situation, d’autres Inspé ont préféré un système où ils envoient par emails les questions qu’ils auraient posé à la soutenance.
Mettre 10/20 à tous les étudiants, c’est la solution ? C’est compliqué car cela dépend des formations. Dans ma formation, il y a des étudiants que je désespérerais de voir devant des classes l’année prochaine. Ce serait extrêmement préjudiciable pour tous les élèves qu’ils auront pour la suite. Donner 10 à tout le monde poserait donc un gros problème éthique car l’année de master 2 est la seule année de formation après le concours. Mais j’encourage beaucoup les étudiants à rendre des travaux à plusieurs, parce que ça rend compte de la dimension collaborative du métier d’enseignant qu’ils feront plus tard.
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Votre revue
de presse express |
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