Chercheur, Arnaud Saint-Martin est devenu élu municipal à Melun (77). Le sociologue raconte à TMN cet entre-deux. Comment concilier activité de recherche et engagement politique ? Je ne suis pas chercheur quand je fais de la politique, je n’ai jamais sorti mon badge CNRS en campagne. Ma démarche a commencé en 2013 comme un citoyen lambda, je comparais les offres politiques et j’ai fini par assister aux conseils municipaux. La militance est un champ de ruine dans ces villes-là [Melun en Seine-et-Marne, en l’occurrence, NDLR] et je me suis rapproché des gens avec qui j’étais en sympathie. Je me suis politisé au niveau local, sans l’être au niveau national. Peut-on s’empêcher totalement de faire de la science ? Mes compétences de sociologue me sont utiles : j’ai donné des cours de sociologie à l’université inter-âge et je collabore au magazine local Le Quart de brie. Mais je ne suis pas sociologue quand je tracte au marché, que je colle des affiches ou lorsque que je co-écrit le programme de campagne : on est dans ces cas là dans un travail de conviction. J’ai bien des notes qui viendront nourrir un livre sur cette expérience singulière dans une ville moyenne de province mais chaque champ a ses activités, ses contraintes. Dans le champ scientifique, on fait de la science. En politique, on fait de la politique. Comment allez-vous organiser votre vie ? Ce sera finalement moins compliqué que pendant la campagne où le travail militant prend énormément le temps. Mais maintenant que l’essentiel du travail de contre-expertise est fait, il s’agit de continuer à faire exister l’opposition au niveau local. C’est un travail d’élu de base, avec un conseil municipal par mois qui m’attend. Je veux tout de même pouvoir développer une université populaire dans la commune et un observatoire de l’action municipale pour continuer à parler à tous les citoyens. |
Dorothy Bishop : « J’ai démissionné quand j’ai compris que la Royal Society ne ferait rien contre Musk »
Au mois de novembre 2024, vous avez quitté la Royal Society, l’équivalent britannique de l’Académie des sciences française. Le regrettez-vous ? Aucunement, je suis encore plus satisfaite de ma décision aujourd’hui. J’ai quitté la Royal Society pour dénoncer la...