Quel problème posait le classement des revues de la section 37 ?
En soi, le classement ne posait pas de problème hormis d’avoir été victime de son succès. A sa création en 2003, il était l’un des rares, si ce n’est le seul disponible en France, et nombre d’institutions se le sont naturellement approprié. Ce faisant, le classement est devenu un outil de référence reconnu mais sans doute doté d’un pouvoir d’évaluation quelque peu démesuré.
La décision a-t-elle été facile à prendre ?
L’arrêt du classement est étroitement lié à la politique scientifique du CNRS. Celui-ci a fait circuler sa feuille de route en novembre 2019 suite à la signature de DORA. Cette charte prône le retour à une évaluation plus qualitative. En accord avec les principes de science ouverte, les deux maîtres-mots de l’évaluation des chercheurs sont désormais ouverture et transparence. Après débats contradictoires, la section 37 a collectivement voté en faveur de l’arrêt de son classement.
Sur quels critères allez-vous vous appuyer dorénavant ?
Au lieu d’un inventaire à la Prévert, nous demandons aux chercheurs d’expliciter l’apport à la connaissance de leurs productions scientifiques : la portée, l’impact, et leur contribution personnelle. Ainsi, toutes les formes de production de connaissance sont considérées : publications académiques au sens strict bien sûr, mais également création d’une nouvelle base de données, d’un nouvel algorithme, de nouvelles méthodologies d’enquêtes, etc.