Président de l’association Doctopus – un mini observatoire de la vie doctorale tenu par des doctorants et docteurs en psychologie – Colin Lemée nous éclaire sur les troubles mentaux chez les doctorants. « Un doctorant qui ne déprime pas, ce n’est pas un bon doctorant », ont entendu des étudiants de l’ENS Cachan lors d’une réunion d’information le 5 octobre dernier. Que doit-on comprendre du terme « déprimer” ? À l’université comme dans la recherche, tous les personnels font face à de très hauts niveaux de stress, et ça en permanence. Il est alors difficile de faire la différence entre un coup de déprime et un vrai trouble comme de la dépression. Qu’on soit doctorant, chercheur permanent ou temporaire, chacun peut être dépassé et connaître des périodes plus difficiles que les autres, par exemple liées à la rentrée étudiante ou à la soutenance. Pourtant, il y a des cas où cela devient une véritable souffrance qui s’installe sur le long terme. Les doctorants sont-ils plus à risque ? À l’international, il a été montré que les doctorants sont plus enclins à développer des troubles mentaux par rapport à l’ensemble de la population, mais également par rapport aux employés hautement qualifiés. Pourquoi ? Jusque-là, la plupart étaient des étudiants brillants et c’est la première fois qu’ils sont mis en difficulté avec des objectifs qui ne sont pas forcément clairs. Si l’on ajoute d’autres difficultés comme l’insécurité financière ou un manque de soutien social, on comprend qu’ils peuvent être rapidement dépassés et que des troubles plus inquiétants peuvent s’installer. Quelles actions prône Doctopus ? Dans les faits, les services de santé sont mal connus des doctorants qui ne savent pas vers qui se tourner. Ils se demandent souvent s’ils doivent se tourner vers les services de médecine pour les étudiants ou ceux pour les salariés. Nous montons donc des actions de sensibilisation et d’accompagnement afin d’aider les doctorants à identifier des signaux et à se diriger vers des services ou des ressources adéquats pour éviter qu’ils ne développent des problèmes de santé mentale. |
Hélène Gispert : « L’absence des femmes aux Nobel n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Les femmes sont encore une fois les grandes perdantes de cette série de Nobel 2024. Faut-il s'en indigner ? En effet, si l’on regarde les cinq dernières années, sur les trois prix de médecine, physique et chimie, 29 hommes et seulement six femmes ont été récompensés....