Spécialiste des questions environnementales, Colin Lemée est docteur en psychologie comportementale et aujourd’hui freelance. Il explique le nudge à TMN. Pour un psychologue environnemental, c’est quoi le nudge ? Un gadget ? Le nudge s’appuie sur des études et des phénomènes qui sont connus depuis longtemps en psychologie. Ce n’est donc pas une révolution, c’est plutôt une nouvelle façon de communiquer pour provoquer de petits changements de comportement. A ce titre, le nudge est intéressant en tant que porte d’entrée : on peut modifier les comportements de façon quasi-immédiate. Le travail consiste alors à capitaliser sur ce changement. On va chercher à faire réfléchir les individus via, par exemple, des méthodes participatives (ateliers, serious games…), afin d’ancrer le comportement sur le long terme. Dans quels cas utiliser le nudge ? Dans un certain nombre de cas les outils des politiques publiques classiques sont inefficaces. L’incitation est alors le seul outil restant. Dans la gestion des déchets par exemple, des systèmes de subvention ou de punition seraient trop compliqués et trop coûteux à mettre en place – comment savoir qui jette quoi et où ? Le nudge permet ici d’obtenir des résultats très rapidement et avec un minimum de coût : transformer les cendriers en urne de vote ou placer des paniers de basket sur les poubelles pour encourager le tri. Existe-il un phénomène de lassitude face au nudge ? Au début, le nudge intéresse car il est nouveau, ludique et les individus vont avoir tendance à y céder. Mais dans le long terme, il y a un effet de lassitude et si l’on n’a pas ancré le changement, il faut renouveler le nudge. De plus, nous ne sommes pas tous égaux devant les biais cognitifs utilisés par le nudge et certains peuvent y résister. Par exemple, nous ne sommes pas tous sensibles à la comparaison sociale. |
Hélène Gispert : « L’absence des femmes aux Nobel n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Les femmes sont encore une fois les grandes perdantes de cette série de Nobel 2024. Faut-il s'en indigner ? En effet, si l’on regarde les cinq dernières années, sur les trois prix de médecine, physique et chimie, 29 hommes et seulement six femmes ont été récompensés....