Les conséquences pour les jeunes chercheurs de l’arrêt des labos ont conduit Detlef Weigel, le rédacteur en chef adjoint d’eLife, à demander aux reviewers de limiter leurs exigences. Pourquoi avoir modifié votre politique d’évaluation par les pairs (y compris pour les études qui ne sont pas liées au Covid-19) ? Dans la situation actuelle, il est devenu très difficile, voire impossible, de répondre même à de petites demandes de nouvelles expériences pour de nombreux laboratoires. Nous avons donc revu nos directives d’origine : réduire le délai entre la soumission du manuscrit et son acceptation a de toutes façons toujours été un de nos objectifs. Au lancement d’eLife, il y a près de 10 ans, les fondateurs étaient d’accord sur le fait que dans de nombreuses revues, les demandes de révision étaient devenues incontrôlables. Certains reviewers ont-ils protesté ? Non. D’ailleurs, nous n’avons pas entièrement renoncé aux demandes de nouvelles expériences si elles sont absolument essentielles. Nous offrons en plus aux auteurs la possibilité de recevoir un cachet officiel « en révision chez eLife » pour leur preprint — posté sur bioRxiv par exemple. À cela s’ajoutent les rapports des reviewers [systématiquement publiés avec l’article dans eLife, NDLR], afin que des tiers puissent avoir la preuve que le manuscrit sera très probablement publié dans eLife. C’est important pour les auteurs qui candidatent à des financements ou à des postes. Avez-vous reçu plus de soumissions et avez-vous accepté plus d’articles en avril 2020 que l’an passé ? Nous pensions plutôt qu’il y aurait une réduction des soumissions. En réalité, les soumissions et les acceptations ont toutes deux augmenté de près de 25% entre avril 2019 et avril 2020. Que ce soit à cause de notre nouvelle politique ou parce que le travail à domicile a permis à plus de collègues de rédiger leur manuscrit, je ne sais pas, mais j’en suis en tous cas très heureux. Photo © Jörg Abendroth |
David Chavalarias : « X vous projette dans le pire de votre environnement social »
En tant que chercheur, que vous apportait un réseau social tel que Twitter avant ? Twitter m’était utile pour faire de la veille scientifique et technologique, en étant connecté à des experts de mon domaine qui produisent ou pointent vers des publications ou d’autres...