Ecran Total à Polytechnique

— Le 5 mai 2021

Ambiance électrique
La bataille autour de l’implantation du géant pétrolier dans le campus de l’école va se prolonger devant les tribunaux.

Tournant judiciaire. Les faits tout d’abord : le 22 avril dernier, Greenpeace, Anticor et la Sphinx (élèves et alumnis de l’X) ont déposé une plainte pour « prise illégale d’intérêts » contre le PDG de Total, Patrick Pouyanné, concernant l’implantation de l’industriel dans le campus de l’école. Si l’X a une longue tradition de partenariat avec l’industrie (EDF ou Thalès), le cas Total interroge.

Ce que veut Total. Déjà partenaire de l’X, le géant pétrolier prépare l’implantation d’un centre de R&D (250 personnes) sur le plateau de Saclay mais surtout au cœur du campus de l’X dans un emplacement proche des « centres de vie » des étudiants et d’enseignement.

Ce que dénonce ses opposants. Des collectifs de polytechniciens, rejoints par des associations, pointent l’entrisme du groupe industriel et le risque vis-à-vis de l’indépendance académique. Le biais : un potentiel conflit d’intérêts de son PDG Patrick Pouyanné, membre du CA de l’X, dans le processus d’implantation.

Tous pour un. Débutée dès 2019, la mobilisation atteint aujourd’hui son climax. Avec le recours devant les tribunaux, les opposants à l’implantation du bâtiment Total à l’X jouent leur va-tout : les travaux sont sensés commencer en juillet prochain. Nous y reviendrons.

Notre analyse.  L’Ecole polytechnique, d’une santé financière fragile, doit encore surmonter sa sécession du projet de l’Université Paris-Saclay, entérinée avec la création de l’IPP en 2019. Comptait-elle sur l’implantation de Total, qui fait suite à la création d’une chaire industrielle, pour se renflouer ? Le tout s’apparente plutôt à une opération d’image.

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