Le prochain processeur sera quantique |
Science-fiction pour les profanes, défi pour les physiciens, enjeu pour les étants, le quantique fascine. Voilà pourquoi. Back in the days. Le quantique, c’est quoi ? Des nouvelles technologies informatiques et de communication basées sur les principes de la mécanique quantique. Cette dernière a révolutionné la physique à partir des années 1920 avec des concepts qui ont fait tourner les méninges des plus grands physiciens et mathématiciens : Planck, Einstein, Dirac, Heisenberg… Un monde parallèle. Parmi ces concepts, on peut citer la superposition d’état : tel le chat de Schrödinger à la fois mort et vivant, une particule peut être dans deux états en même temps tant qu’on ne la “regarde” pas. Mais aussi l’intrication – deux particules ont des corrélations fortes même si elles sont très éloignées. Un potentiel à explorer. Les applications de ces concepts aux technologies de l’information datent des années 1980-90 avec le développement de protocoles de cryptographie plus sécurisés, mais également d’algorithmes beaucoup plus efficaces. Toujours en théorie bien sûr. Souveraineté. Des applications qui intéressent bien sûr la défense, que ce soit en France avec la direction générale de l’armement (DGA) ou bien aux Etats-Unis avec la Darpa. Rester dans la course internationale est donc une question de souveraineté nationale tant sur le plan industriel que sur le plan militaire, comme l’a souligné Emmanuel Macron dans son discours à Saclay. La révolution en marche. Ces technologies quantiques ont beaucoup avancé grâce à la recherche fondamentale depuis 20 ans, et même si l’ordinateur quantique n’est pas pour demain, on semble être à un moment charnière. En quelques années, de nombreuses start-up de technologies ont éclos – une vingtaine rien qu’en France – et semblent trouver des investisseurs et de potentiels clients – notamment dans la finance. |
Le plan quantique en quatre points Une enveloppe conséquente. L’Etat promet un investissement total de 1,8 milliards d’euros sur quatre ans – provenant pour environ un milliard de ses poches, 500 millions d’euros du privé et le reste de l’Europe. Le paquet est mis sur l’ordinateur quantique avec 800 millions d’euros. Combien pour la recherche fondamentale ? 725 millions d’euros seront distribués aux organismes de recherche. L’entrepreneuriat (fonds d’investissement, incubateurs) est aussi à l’honneur avec presque 440 millions d’euros. Pour comparaison, l’Europe avait lancé en 2018 un Quantum Flagship à hauteur de 1 milliard d’euros sur dix ans. Instituts et universités. Le programme et équipement prioritaires de recherche (PEPR pour les intimes, 150 millions d’euros pour début 2021) sera piloté conjointement par le CNRS, le CEA et l’Inria. Mais les universités n’ont pas envie d’être oubliées et l’Udice a mis en avant trois grands “hubs quantiques” français parmi ses ouailles (Paris-Saclay, Grenoble-Alpes et Paris Centre). Et les permanents ? Au niveau humain, 100 bourses de thèse ainsi que 50 financements de postdocs sont prévues par an. Auxquelles viennent s’ajouter 10 bourses jeunes talents par an pendant cinq ans. Pas de postes permanents, donc, pour encadrer tout ce beau monde. |