Frances Arnold, prix Nobel d’intégrité

— Le 10 janvier 2020
La nouvelle a fait grand bruit en ce début 2020 : la prix Nobel Frances H. Arnold a demandé le retrait de son article paru dans Science en mai 2019. Professeure à Caltech et spécialiste de l’évolution dirigée des enzymes, elle l’a annoncé publiquement sur Twitter le 2 janvier. Dans le communiqué de la revue Science, elle et ses deux collaborateurs précisent qu’ils n’ont pas pu en reproduire les résultats et que certaines données sont en réalité manquantes. De son côté, la chimiste récompensée en 2018 avoue avoir été très occupée par l’après prix Nobel et « ne pas avoir bien fait son travail ».

Une haie d’honneur
Faute avouée à moitié pardonnée, sa sincérité a été accueillie très chaleureusement par de nombreux commentaires la remerciant, voire la félicitant, pour sa franchise et son intégrité. Contactée par email, elle nous fait part de ses sentiments : « Retirer un article ne devrait pas être si difficile, et ne devrait pas être considéré comme un acte de bravoure ». Pour elle, les réactions montrent que « la peur de ne pas bien faire est très présente, surtout chez les jeunes chercheurs ». Mais, conclut-elle, « la prise de responsabilité est toujours très appréciée par la plupart des gens ».

À lire aussi dans TheMetaNews

L’encadrement doctoral mis à nu

Trois années ou plus à travailler sur un même sujet dans un laboratoire, sous la direction d’un ou plusieurs encadrant·es, pour finalement rédiger son manuscrit et le présenter devant ses pairs… Chaque docteur·e ressort marqué·e à jamais par son doctorat. Une...

L’égalité prise au piège de la stagnation

Les années passent, les politiques mises en place se multiplient mais le constat reste le même : les femmes sont toujours massivement sous-représentées dans les métiers scientifiques et technologiques. Et ne représentent toujours que moins d’un tiers des chercheur·es...

Fraudes : mais que font les éditeurs ?

Simple lecteur·ices ou reviewers, les chercheur·ses se retrouvent de plus en plus confronté·es à des articles de mauvaise qualité, parfois publiés dans des revues réputées. Certaines erreurs se voient comme le nez au milieu de la figure, d’autres sont plus subtiles....