Chercheur en statut d’auto-entrepreneur ? Scandalisé, l’historien Gildas Bregain s’est mobilisé pour moins de précarité pour les jeunes chercheurs. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous mobiliser ? La commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) souhaitait recruter un sociologue pour réaliser une enquête sur les préjugés du handicap en France. J’étais content que le sujet apparaisse – je suis très intéressé par la thématique – mais j’ai été marqué par le statut d’auto-entrepreneur qui était requis dans la première version de l’annonce. J’avais peur que certains jeunes collègues soient tentés d’y répondre en tant qu’auto-entrepreneur. En quoi le statut d’auto-entrepreneur pose problème ? Ce statut ne bénéficie pas des mêmes droits sociaux, comme la retraite ou le chômage. De plus, la rémunération ne tient pas compte de la charge de travail – le travail est étalé sur plus de six mois mais est estimé à deux mois et demi d’équivalent temps plein. Les jeunes chercheurs sont perfectionnistes, dans l’espoir d’avoir un poste un jour, et vont beaucoup s’investir. Enfin, venant d’une institution qui promeut les droits de l’homme… D’ailleurs, comment a réagi la commission ? La CNCDH a compris le problème et a réagi rapidement. Cependant, elle a atteint son plafond d’emploi et ne peut plus proposer de CDD. La priorité était de proposer une alternative : celle de se faire embaucher par une organisation ou une association a été choisie. Je sais qu’en pratique ce sera compliqué à mettre en place mais on peut imaginer une convention de recherche avec une université pour créer un CDD d’un ou même de deux ans sur ce sujet. |
David Chavalarias : « X vous projette dans le pire de votre environnement social »
En tant que chercheur, que vous apportait un réseau social tel que Twitter avant ? Twitter m’était utile pour faire de la veille scientifique et technologique, en étant connecté à des experts de mon domaine qui produisent ou pointent vers des publications ou d’autres...