20 décembre 2019 /// L’actu des labos |
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On va vous
manquer ? |
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La mobilisation persiste. Et, quoi qu’on en pense, rester concentrer sur son travail n’est pas chose aisée. La nouvelle tribune d’Antoine Petit calmera-t-elle le jeu chez les chercheurs ?
En tous cas, on prend comme vous deux semaines de repos (oui, de repos) bien méritées et on se retrouve le mercredi 8 janvier 2020 avec Laurent pour OutsideLab.
Bonne lecture et bonnes vacances,
Lucile
PS. Envie de son ? Nous étions au coeur de la mobilisation des chercheurs le 10 décembre dernier. Le résultat c’est Brut de manif, à écouter sans modération ! |
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Si vous n’avez que 30 secondes
• Nature tente de définir ce qu’est une revue prédatrice
• Sophien Kamoun s’est fait voler son identité
• Un MOOC de bon aloi pour commencer l’année
• Votre revue de presse express |
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A partir d’ici 5′ de lecture. A tout de suite.
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Ces prédateurs à vos portes |
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Nature a récemment publié « sa » définition des revues prédatrices… et causé pas mal de réactions. Certains se réjouissent, d’autres s’interrogent. |
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C’est le genre de mails que les chercheurs reçoivent tous les jours, parfois plusieurs fois par jour. Et, si parfois, la ficelle est un peu grosse, les techniques de revues prédatrices s’affinent, allant jusqu’à l’usurpation d’identité. C’est précisément ce qui est arrivé au biologiste Sophien Kamoun (voir notre interview un peu plus bas ). Ce phénomène décelé il y a une dizaine d’années perdure aujourd’hui malgré les alertes. Directement concernée par le sujet, la revue Nature s’en est emparé pour proposer sa définition de ce qu’est une revue prédatrice.
Les Experts Ottawa
A l’initiative de l’article, le directeur de l’institut de journalologie canadien David Moher et ses collaborateurs ont monté un comité composé 43 personnalités de dix nationalités, qui s’est réuni à Ottawa en avril dernier. « Aucune des cinq grandes maisons d’éditions historiques [Reed-Elsevier, Springer, Wiley-Blackwell, Taylor&Francis et Sage, NDLR] n’était présente », nous assure Agnes Grudniewicz, première autrice du texte. Seules de plus modestes étaient représentées, telles que la Canadian Science Publishing and Hindawi. Le comité a en effet considéré que « les éditeurs [étaient] des acteurs clés que nous ne pouvions pas écarter de la discussion »
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La prédation selon Nature
Les 43 experts qui ont planché 12 heures durant sont arrivés à cette définition consensuelle (pour eux, s’entend) : « Predatory journals and publishers are entities that prioritize self-interest at the expense of scholarship and are characterized by false or misleading information, deviation from best editorial and publication practices, a lack of transparency, and/or the use of aggressive and indiscriminate solicitation practices. »
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Mais cette initiative, tout de même soutenue par un géant mondial de l’édition scientifique, s’est également attiré son lot de critiques. Sophien Kamoun avoue par exemple n’être « pas du tout impressionné par cette définition qui n’a rien de nouveau », se référant à la liste de Jeffrey Beall, bibliothécaire américain… liste qui a elle-même ses limites. Selon le chercheur et soutien de l’open access Björn Brembs, « la liste de Beall a pu être arbitraire dans certains cas et cela fausse les statistiques sur le nombre d’articles publiés dans les revues prédatrices ». Il pousse même le bouchon plus loin : à le lire, des éditeurs comme Elsevier ou Springer-Nature pourraient être classés comme prédateurs, selon leur propre définition ! « J’utiliserais plutôt le mot parasite, nuance-t-il, la solution serait d’arrêter de publier dans les revues des maisons d’éditions, qui sont un système vieux et dépassé. Et cela coûterait seulement 10% des sommes qui leur sont actuellement versées. » |
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« La solution serait d’arrêter de publier dans les revues des maisons d’éditions, qui sont un système vieux et dépassé. »
Björn Brembs, chercheur en neurobiologie
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Au-delà de l’aspect financier, l’enjeu est évidemment la qualité de la science produite. Après tout, les revues prédatrices ne facturent que quelques centaines de dollars, alors que publier un article dans Nature Communications en coûte près de 5000. Pour le comité canadien, la solution c’est « l’open peer-review » : la publication des rapports de reviews et la levée de l’anonymat des reviewers (eux-mêmes ont montré l’exemple). Mais, devant le volume de publications, la vérification systématique de ces reviews semble illusoire. Alors, Björn Brembs et Sophien Kamoun proposent tout simplement de changer le système ; l’alternative proposée, le « publish, then filter », ne date pas d’hier et consiste à mettre en ligne des preprints évalués publiquement par la suite sur des plateformes collaboratives. Mais il n’a pas pour l’instant remis en cause le monopole des géants de l’édition.
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Voilà une bonne
résolution |
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Six semaines pour se lancer dans la vie professionnelle. Le 8 janvier 2020 débute le MOOC “Doctorat et Poursuite de Carrière” pour les doctorants et docteurs de toutes disciplines. Organisé par l’association PhDOOC, ce MOOC a déjà été récompensé deux fois depuis 2016. Un signe de qualité ? On vous laisse tester mais ne tardez pas trop !
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Des infos en passant //////// Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, d’après une étude publiée par Nature qui analyse la réussite des chercheurs ayant connu un échec en début de carrière //////// Les reviewers indélicats, on en parle ? Ce papier paru dans PeerJ analyse l’impact sur les auteurs des commentaires inappropriés (via Science) //////// |
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« J’étais censé avoir « reviewé » quatre articles, c’était faux ! »
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Chercheur en pathologie des plantes au Royaume-Uni, Sophien Kamoun s’est tout récemment fait pirater son identité par une revue prédatrice. |
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Comment vous êtes-vous rendu compte du piratage de votre identité ?
J’ai reçu un email du Research journal of plant pathology, qui a attiré mon attention car il me remerciait d’avoir « reviewé » des articles pour leur compte. Il y avait le mot de passe de « mon » profil en bas du mail, j’ai donc pu y accéder et réaliser que j’étais censé avoir rendu quatre rapports (très mauvais d’ailleurs), alors que je n’ai jamais travaillé pour cette revue.
Avez-vous contacté les éditeurs de la revue pour avoir des explications ?
J’en doutais au départ mais il s’agit de vraies personnes ! Un chercheur aux Etats-Unis, un autre en Chine, les deux assez reconnus. J’en ai parlé à l’administration de mon institut et nous avons décidé que je ne les contacterai pas personnellement, mais d’agir de manière formelle. Une lettre signée de mon institut est en cours de rédaction, à l’attention de la revue, ainsi que des deux éditeurs. C’est également mon employeur qui décidera s’il y a lieu d’engager des poursuites judiciaires.
Quel est le meilleur moyen de lutter contre les revues prédatrices ?
Par la transparence. Je suis pour un système « publish & filter », et non l’inverse, où le peer-review se fait sur des plateformes dédiées comme PREreview, après mise en ligne du preprint. Les maisons d’édition historiques ne sont pas forcément un gage de qualité du peer-review même si les chercheurs se cachent souvent derrière le fait qu’un article est publié dans Nature pour ne pas se poser de questions. Cela peut être très dangereux, comme nous montre le cas de l’article liant vaccination et autisme, qui a finalement été retiré mais 18 ans après sa publication. |
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Votre revue
de presse express |
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