Les applications se multiplient dans des domaines parfois insoupçonnés. Laisse venir l’avenir. Dès son origine, deux voies de recherche coexistaient sans forcément communiquer beaucoup : académique d’une part, industrielle de l’autre (peinture en spray, imprimante à jet d’encre…), rappelle George Whiteside. Aujourd’hui se développent plusieurs voies : – Les analyses biologiques C’est l’espoir historique de la microfluidique : pouvoir analyser un prélèvement de petite taille. L’innovation est toujours très active dans ce domaine et arrive au stade de la production : Adelis et Inorevia, Stilla technologies, par exemple. – L’énergie bleue Beaucoup plus fondamentale, cette voie consisterait en substance à récupérer de l’énergie grâce à de l’eau salée : la puissance osmotique. On parle cette fois de nanofluidique. Une start-up pour l’exemple : Sweetch. – La 2D, c’est has been L’application la plus en vogue en ce moment sont les organes sur puce (voici une liste de sociétés): avec des intestins de 1 mm², le gain de temps et de réactifs est énorme. Et demain, les corps sur puces ? On y va tout droit |
Un trombi non exhaustif Le pionnier. Les travaux du chercheur touche-à-tout George Whiteside (Harvard) sont considérés comme fondateurs de ce qui ne s’appelait pas encore la microfluidique. Son laboratoire a préparé le terrain à de nombreuses applications, parfois développées par d’autres. Le visionnaire. George Manz est un chercheur suisse qui a œuvré toute sa carrière entre l’industrie et l’académie. Il est le premier à avoir théorisé le concept de laboratoire sur puce (« lab on a chip ») depuis les années 90, peu après son doctorat à l’EPFL de Lausanne. Le passeur. Les travaux de Pierre-Gilles de Gennes (prix Nobel de chimie 1991) sur la matière molle (voir interview) ont pavé la voie à la microfluidique en France. Un institut consacré au sujet, et portant son nom, plaque tournante du domaine a été créé en 2010. La scandaleuse. 9 milliards de dollars, c’était la capitalisation de Theranos juste avant sa chute. Dirigée par Elisabeth Holmes, cette start-up voulait révolutionner le secteur de l’analyse sanguine grâce à la microfluidique. Il s’agissait d’une escroquerie résumée dans ce livre. La startuppeuse. Avec au départ la même promesse que Theranos — réduire la quantité de sang nécessaire pour une analyse —, la société Fluigent dirigée par France Hamber commercialise du matériel destinée à ces analyses microfluidiques. |