La microfluidique sort de l’adolescence

— Le 22 mars 2021
Les applications se multiplient dans des domaines parfois insoupçonnés.

Laisse venir l’avenir. Dès son origine, deux voies de recherche coexistaient sans forcément communiquer beaucoup : académique d’une part, industrielle de l’autre (peinture en spray, imprimante à jet d’encre…), rappelle George Whiteside. Aujourd’hui se développent plusieurs voies :

 Les analyses biologiques  C’est l’espoir historique de la microfluidique : pouvoir analyser un prélèvement de petite taille. L’innovation est toujours très active dans ce domaine et arrive au stade de la production : Adelis et Inorevia, Stilla technologies, par exemple. 

– L’énergie bleue  Beaucoup plus fondamentale, cette voie consisterait en substance à récupérer de l’énergie grâce à de l’eau salée : la puissance osmotique. On parle cette fois de nanofluidique. Une start-up pour l’exemple : Sweetch.

La  2D, c’est has been  L’application la plus en vogue en ce moment sont les organes sur puce (voici une liste de sociétés): avec des intestins de 1 mm², le gain de temps et de réactifs est énorme. Et demain, les corps sur puces ? On y va tout droit
Un trombi non exhaustif  

Le pionnier.  Les travaux du chercheur touche-à-tout George Whiteside (Harvard) sont considérés comme fondateurs de ce qui ne s’appelait pas encore la microfluidique. Son laboratoire a préparé le terrain à de nombreuses applications, parfois développées par d’autres.

Le visionnaire. George Manz est un chercheur suisse qui a œuvré toute sa carrière entre l’industrie et l’académie. Il est le premier à avoir théorisé le concept de laboratoire sur puce (« lab on a chip ») depuis les années 90, peu après son doctorat à l’EPFL de Lausanne.

Le passeur. Les travaux de Pierre-Gilles de Gennes (prix Nobel de chimie 1991) sur la matière molle (voir interview)  ont pavé la voie à la microfluidique en France. Un institut consacré au sujet, et portant son nom, plaque tournante du domaine a été créé en 2010.

La scandaleuse. 9 milliards de dollars, c’était la capitalisation de Theranos juste avant sa chute. Dirigée par Elisabeth Holmes, cette start-up voulait révolutionner le secteur de l’analyse sanguine grâce à la microfluidique. Il s’agissait d’une escroquerie résumée dans ce livre.

La startuppeuse. Avec au départ la même promesse que Theranos — réduire la quantité de sang nécessaire pour une analyse —, la société Fluigent dirigée par France Hamber commercialise du matériel destinée à ces analyses microfluidiques.

À lire aussi dans TheMetaNews

L’évaluation la joue-t-elle open ?

Pour cette enquête, TheMetaNews et l’EPRIST ont mené un sondage auprès des membres de comités d’évaluation. Retrouvez la synthèse des résultats en version PDF. La majorité des citations sont tirées de deux journées organisées sur ce thème : l’une par l’EPRIST le 3...

« Le port du masque était une mesure politique »

Cette histoire prend ses racines il y a tout juste cinq ans, en septembre 2020. L’épidémie de Covid 19 a plongé depuis quelques mois les pays du monde entier dans une crise sanitaire majeure et bouleversé le quotidien de la population mondiale. Un premier confinement...

Les ScienceGuardians, fantômes de l’intégrité

Un groupe de l’ombre qui tente de discréditer les détectives de l’intégrité scientifique… Mais qui sont ces ScienceGuardians qui sévissent anonymement, notamment sur X depuis plus d’un an ? C’est la question que se pose la communauté des sleuths – détectives en...