La polémique Sciences po Grenoble vue de l’intérieur

— Le 12 mai 2021

Les Experts ESR ont enquêté
Le rapport de l’Inspection générale éclaire quelques zones d’ombres de l’affaire Sciences po Grenoble.

Fleur de Po. Toujours aucune nouvelle de l’enquête sur l’islamogauchisme voulue par Frédérique Vidal mais, en attendant, les inspecteurs de l’IGESR n’ont pas chômé puisqu’a été publié dimanche un rapport sur « la situation à l’IEP de Grenoble en mars 2021 ». Si vous avez raté le début, c’est par ici, sinon voici ce que l’enquête a retenu de cette polémique en quelques points :

Un concept disputé. Tout débute en novembre 2020 par la préparation de la « semaine pour l’égalité et la lutte contre les discriminations » au sein de Sciences po Grenoble pour laquelle sont réunis deux enseignants. Ces derniers s’opposent par mails interposés sur l’intitulé d’un groupe de travail baptisé « Racisme, antisémitisme, islamophobie ».

Une dispute larvée. C’est à cause de la présence de cette dernière notion que le torchon brûle entre les deux collègues, l’un professeur agrégé d’allemand, Klaus Kinzler, y étant opposé tout comme un collègue resté plus discret, Vincent T. L’autre chercheuse, Claire Marynower, défendant son existence scientifique. Les étudiants sont en copie des échanges.

Une escalade inarrêtée. La direction de l’IEP Grenoble ne veut pas s’immiscer dans cette querelle, qui reste pour le moment intestine. Un communiqué publié le 07 décembre par le laboratoire Pacte auquel appartient la chercheuse fait éclater le conflit au grand jour et polarise encore les positions des intéressés. S’en suivent des excuses partagées mais temporaires.

Le feu aux poudres. On aurait presque pu en rester là mais l’affaire connait une publicité supplémentaire avec la publication sur les réseaux sociaux par des élus étudiants des noms des deux professeurs à partir de début janvier jusqu’au 22 février. La situation ne cesse alors de s’envenimer jusqu’à l’affichage des noms des deux enseignants sur les murs de l’école le 04 mars, entrainant une polémique nationale. 

Passons aux recos  Le rapport ne se contente pas de décrire, il préconise. Outre un rappel à l’ordre aux parties, accusées d’un « manque de professionnalisme déconcertant », il décrit de possibles poursuites judiciaires suite aux accusations sur les réseaux sociaux dont Vincent T a été victime, ainsi que les procédures disciplinaires pour les élus étudiants.

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