Le doctorat, combien de bougies ?

09.06.2023 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE


Drapeau noir et lumière blanche

Vis et boulons. Système métrique vs système impérial. La question vous laisse peut-être de marbre mais si vous êtes expérimentateur/trice et que vous avez des vis à dompter, vous ragez certainement parfois.

Transatlantique. Mais pourquoi donc les États-Unis n’ont-ils jamais adopté le modèle métrique ? Un orage suivi de l’apparition d’un bateau de pirates à l’horizon en serait à l’origine, empêchant l’arrivée du poids étalon d’un kilogramme envoyé par la France.

Chapeaux carrés. Voici donc comment le hasard cultive parfois les exceptions. Une autre particularité outre-atlantique est de ne pas limiter en durée les PhD, souvent de six ans… parfois plus, parfois moins.

Napoléon&Cie. En France, les doctorats n’ont pas toujours duré trois ans, loin de là. Nous avons rencontré l’historien des sciences Pierre Verschueren pour une plongée dans plus de deux siècles d’évolution du plus haut diplôme.

À très vite, 
— Lucile de TheMetaNews

Sommaire

→  INTERVIEW  Pierre Verschueren retrace l’histoire du doctorat
→  OUTIL  Des infographies toutes prêtes
CHIFFRE Publiez en open, publiez chez Nature (ou pas)
→  EXPRESS  Votre revue de presse
→  ET POUR FINIR Scientist show

TEMPS DE LECTURE : 5 ou 10 MINUTES

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INTERVIEW

« Qu’a-t-on gagné à harmoniser les doctorats ? »

Cet historien a pour objet de recherche un diplôme qui vous concerne tous : le doctorat. On constate que les débats actuels remontent parfois à loin.

La recherche semble toujours avoir vécu avec le doctorat mais à quand remonte sa création ?  

  ↳ Le diplôme existe depuis l’université médiévale. Après une maîtrise ès arts, on pouvait obtenir un doctorat des facultés supérieures, c’est-à-dire la théologie, la médecine et le droit. Bien après la dissolution des universités médiévales en 1793, les facultés ont été réintroduites par Napoléon en 1806 et 1808 avec une différenciation entre faculté des lettres d’un côté, faculté des sciences de l’autre. 

OUTIL

Des infographies toutes prêtes

Besoin d’illustration pour votre prochain séminaire de médiation ou cours ? Voici une bibliothèque d’infographies libres de droits tout juste lancée par le magazine Knowable Magazine (publié par Annual Reviews, un éditeur à but non-lucratif, rassurez-vous). En anglais et plutôt sciences de la nature – biologie, physique et géosciences –, elles peuvent être une bonne source d’inspiration.

CHIFFRE

× 3

Springer Nature annonce une croissance d’un facteur 3 des articles en open access au sein de ses revues grâce aux accords transformants – qu’est-ce ? Voici un rappel par le consortium Couperin. Quand on y regarde de plus près, il s’agit d’une comparaison sur les mêmes revues entre les publications dont les frais sont couverts par le dit accord transformant et les autres. Peut-on en conclure que les accords poussent les auteurs à publier dans les revues de Springer-Nature, peut-être au détriment d’autres éditeurs ? La perte de bibliodiversité est en effet un des risques mis en avant par les détracteurs de ces accords transformants, impliquant le plus souvent les géants de l’édition scientifique.

EXPRESS

Des infos en passant

● Terribles REX. Entre obésité administrative et dysfonctionnements en tous genres, le bilan du conseil scientifique du CNRS n’est pas rose. Au sein du Livre blanc préliminaire sur les entraves à la recherche sont cités en exemple le malaise dans les relations avec les délégations régionales ou bien les Zones à régime restrictif – relire notre enquête sur le sujet. Les auteurs plaident pour une adaptation des cadres législatifs et administratifs aux pratiques actuelles des chercheurs. Seront-ils entendus ?

● Wikéfaction. Vous avez peut-être vu les bannières lors de votre dernière consultation d’une page Wikipédia : dans le cadre du Plan national pour la science ouverte, l’incontournable encyclopédie lance un partenariat avec le ministère de la Recherche afin de sensibiliser les personnels de la recherche. Concrètement, des formations vous sont proposées par trois Wikipédien·nes en résidence – revoir notre outil sur le catalogue de formation du réseau des Urfist.

● La science est un art. Et si l’on s’inspirait de méthode de critique artistique pour le peer review ? Sur le blog Scientist sees squirrel, Greg Crowther propose une déclinaison du Critical Response Process développé par la chorégraphe Liz Lerman, avec l’éditeur dans un rôle de facilitateur. Les points clés ? La reformulation des rapports des reviewers par l’éditeur et la mise en avant des aspects positifs.

EXPRESS

Votre revue de presse

→ Carotte en or. 22 000 dollars par article, c’est la somme que le gouvernement de Tanzanie a choisi de verser à ses chercheurs pour les inciter à publier dans des revues internationales. L’enjeu est de taille pour les petits pays – relire notre interview d’Emanuel Kulczycki – et, pour les chercheurs, la barrière est parfois haute. Certains craignent que la mesure ne récompense que les mieux installés au lieu d’encourager les plus jeunes, rapporte Nature.

→ Fight club. La recherche, un monde violent ? Les avis seront certainement partagés mais gare aux apparences : la violence n’est pas que physique ou sexuelle, elle peut aussi être symbolique, dans les relations de travail ou avec les animaux de laboratoire – relire notre voyage au cœur des animaleries. Le Monde revient sur un ensemble de texte sur le sujet, paru dans la revue Mouvements.

→ Au nom du père. Ce n’est pas tous les jours que nous parlons religion dans cette revue de presse. La Croix est allée interroger des chercheurs chrétiens sur leur manière de concilier leurs deux amours : celui pour la science et celui pour Dieu. Le tout à l’occasion de l’ouverture d’un centre mêlant chercheurs et théologiens au plein cluster scientifique de Saclay.

→ Fast-fashion. Ne traitons pas les postdocs comme de la marchandise jetable, alerte Anthony Guihur, lui-même postdoc et membre d’une association qui leur est dédiée à l’Université de Lausanne, dans un billet d’humeur pour le magazine de la recherche suisse Horizons. Il propose notamment de renforcer l’acquisition de compétences utiles aussi en dehors de la recherche.

→ Amour contrarié. Clémence est ATER au département d’histoire de l’art à l’Université de Rennes 2. Une doctorante précaire comme beaucoup d’autres, qui rêve de devenir enseignante-chercheuse. Des réalisateurs l’ont suivi durant un an, proposant ce documentaire sur la crise de la vocation qui sera diffusé sur Arte et actuellement disponible en ligne.

SCIENTIST SHOW

Et pour finir…

Être introverti et monter sur scène, possible ou pas ? Oui, si c’est pour parler de science.