Depuis le premier cas de Covid-19 à Tolbiac le 12 mars, toutes les universités ont fermé leurs portes ; enseignants et étudiants se retrouvent projetés dans un monde inconnu, celui des plans de continuité pédagogique (PCP). Non pas ce PCP là, heureusement (explication)« Les équipes pédagogiques sont au boulot. Les universités ne sont pas fermées », Gilles Roussel se veut rassurant à l’ouverture de la conférence de presse de la conférence des présidents d’université (CPU) ce mercredi 1er avril (ce papier ne contient aucun un poisson d’avril). Son vice-président Olivier Laboux se félicite même de la rapidité de la mise en place de la continuité pédagogique en ligne : « Nous avons mis cinq jours à faire ce qui était prévu en cinq ans sur le schéma numérique ! ». D’abord l’explosion En réalité, les services numériques des universités n’étaient pas si bien préparé à ce « flux digital qui explose ». Les plateformes Moodle, mises à la disposition des enseignants pour créer des modules en ligne sont notamment aux abonnés absents, malgré leur utilité pour mettre en place des QCM (questionnaire à choix multiple) afin que les étudiants s’entraînent. Enfin, les outils de Renater, pris d’assaut, n’étaient « nullement conçus et adaptés pour l’enseignement à distance ». Les enseignants sont donc plus critiques : « Tout le monde essaie de faire comme avant, mais ça entraîne une augmentation de la charge de travail », confie Julien Gossa. Beaucoup d’enseignants se sont en effet rabattus sur Zoom ou Discord, qui peuvent respectivement accueillir jusqu’à 100 et 50 participants – et pas que pour des apéros. Alternativement, Skype marche toujours pour les plus attachés aux outils qui traversent les décennies et Teams peut aussi être une solution pour ceux qui ont un accès pris en charge par leur établissement. Bref, il faut s’adapter et ça prend du temps. Puis vient la compréhension Et il faut garder le contact avec les étudiants. Quel message leur faire passer ? Ferme pour éviter la démobilisation ou bien compréhensif pour ne pas ajouter du stress à la situation ? Caroline Muller, enseignante à Rennes 2, milite pour la deuxième option. Dans un message humain adressé à ses étudiants, elle leur propose « de garder un peu d’activité intellectuelle et d’éviter un « décrochage » trop violent, pas de préparer à tout prix tout ce qui était prévu ». Plus de compréhension pour les étudiants mais aussi pour les enseignants, c’est ce qui transparaît dans la nouvelle version du fameux plan de continuité pédagogique (PCP) mis à jour le 1er avril – toujours pas de poisson – plus détaillée que la première version qui restait floue. La CPU aussi se veut rassurante : « Il faut garder une charge de travail soutenable pour les étudiants mais aussi mesurer la fatigue des équipes enseignantes pour tenir l’effort dans la durée », répond Christine Gangloff-Ziegler à TheMetaNews. Quand à Olivier Laboux, il reste optimiste : « On ne fait pas moins bien, mais différemment ! Les maîtres-mots doivent être humilité et confiance aux équipes pédagogiques. » Au final, pas de flicage Et l’évaluation ? Cette semaine Frédéric Restagno, chercheur au CNRS et responsable d’un parcours du Master 2 de physique de l’ENS, organise les examens pour ses 25 étudiants. « Avec l’équipe pédagogique, on pense à un système de « pass or fail », avec deux notes possibles : 10 ou 16/20 », raconte le physicien. Selon les professeurs, ce sera examen oral par Skype ou examen écrit en surveillance via l’application Zoom, le tout en mettant « un minimum de pression aux étudiants ». Bien d’autres options existent comme le montre le travail du collectif de Strasbourg. Restera à trancher ! |
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