Les malentendus de la loi Recherche

— Le 23 septembre 2020
L’enquête #ParlonsRecherche dessine en creux une crainte de la précarité et la fracture entre disciplines.

Mais sur un malentendu, ça peut marcher

La tempête parfaite. La rentrée devait être acrobatique, entre Covid et grogne sociale, elle est pour l’instant calme du côté de la loi de programmation de la recherche (LPR), en cours de discussion au Parlement. Sortis de plusieurs mois de confinement, les enseignants et chercheurs, englués dans une rentrée entre présentiel, hybride et distanciel, en ont presque oublié de se mobiliser. Ces derniers temps, des différences d’approche politiques sont apparues entre les disciplines. En voici une sélection : 

Plus de 20% des chercheurs en sciences humaines   ont manifesté d’une manière ou d’une autre contre la LPR, environ 13% en sciences exactes
– 60% des chercheurs en sciences humaines   ont entendu parler de la LPR, contre moins de 50% pour les sciences exactes. 
Seuls 29% des chercheurs en sciences exactes  ont déjà échangé avec leurs collègues à propos de la LPR, contre plus de 50% en sciences humaines.

Un résultat marquant. 60% des chercheurs en sciences humaines estiment que les budgets ne sont pas répartis également entre les disciplines, ils ne sont qu’environ 40 % en sciences exactes. Enfonçons le clou : plus de 90% des chercheurs en sciences humaines pensent qu’il n’ont pas assez de moyens budgétaires mais seuls 54% des chercheurs en sciences exactes pensent que les sciences humaines n’ont pas assez de moyens.

NB. Pour des questions de lisibilité, nous indiquons « XX% des chercheurs…. », il faudrait en toute rigueur dire « XX% des répondants à l’enquête ».

À lire aussi dans TheMetaNews

Incompréhension mutuelle dans l’ESR

Rien ne va plus. Depuis la présentation du projet de loi de Finances 2026 par le gouvernement de Sébastien Lecornu le 14 octobre, les esprits s’échauffent. Avec un point de friction spécifique à l’ESR : la mise en place du nouveau régime obligatoire de protection...

Le dilemme du calcul intensif

Au Sud de la région parisienne, au sous-sol de l’Institut de développement et des ressources en informatique scientifique (Idris), seize armoires remplies de serveurs tournent à plein régime. Le supercalculateur Jean Zay, le plus puissant de l’Hexagone, réalise...

Philippe Aghion dans le texte

© Patrick Imbert, Collège de France Quand on pose une question à Philippe Aghion, l’intéressé répond, quelle que soit la question. Elles ont évidemment fusé depuis sa nomination au prix Nobel d’économie, qui correspond en réalité au prix de la banque de Suède en...