On décrypte les annonces d’Emmanuel Macron concernant la loi Recherche (qui en avaient bien besoin). Difficile de faire court, vous êtes prévenus. Il a fallu 48 heures pour que l’annonce du président de la République soit comprise. En visite à l’institut Pasteur le 19 mars sur fond de Covid-19 – et malgré l’annonce faite trois jours avant de reporter toutes les réformes –, Emmanuel Macron n’est pas venu les mains vides. Il a mis sur la table une augmentation du budget de la recherche de 5 milliards d’euros PAR AN en 2030, (voir encadré pour l’explication des majuscules), ce que la com’ gouvernementale qualifie d’historique. Voici un détail des mesures annoncées par l’Elysée et le ministère de la Recherche : Des postes supplémentaires ? Une annonce initiale de 12 000 postes (statutaires, CDI de chantier ?) supplémentaires n’a pas été précisée par le ministère de la Recherche qui s’avance en revanche sur 2 000 doctorants en plus (2027), dont 100 en 2021 ; les « tenure track » ou chaire de professeur junior (200 à 250 postes) seront aussi de la partie (2021). Un milliard de plus par an pour l’Agence nationale de la Recherche (2027), chaque appel remporté sera assorti de 40% de « préciputs » versés aux tutelles. L’Elysée n’exclut pas d’accélérer ce calendrier. Des revalorisations salariales. Aux augmentations déjà connues côté jeunes chercheurs (2021) se sont ajoutées des annonces concernant tous les chercheurs : + 6 000 euros par an (2027). L’accent sur la santé « globale ». Ce secteur de recherche (antibiorésistance, épidémie, santé populationnelle) touchera à lui seul un milliard (2030) en plus par an, ainsi que 300 millions pour des projets de recherche. Reste à savoir de quelle manière. Des réactions somme toute mitigées. Interrogé, Franck Loureiro (CFDT) salue l’effort financier mais aurait souhaité qu’il soit plus prononcé dès 2021. Patrick Monfort (SNCS) est beaucoup plus critique envers ces annonces qui ne permettrait de faire que la moitié du chemin vers les 1% du PIB consacrés à la recherche. Avec deux élections présidentielles d’ici à 2030, les lois de programmation n’engagent de toutes façons que ceux qui les croient. |
Le tweet qui valait 25 milliards5 milliards sur 10 ans ou 25 milliards sur 10 ans ? La question a agité la communauté pendant trois jours, à compter de l’annonce d’Emmanuel Macron. Il s’agit pourtant bien de la deuxième lecture qui est la bonne : le budget de la recherche serait (conditionnel de rigueur) abondé par paliers successifs pour aboutir à 5 milliards PAR AN en 2030, soit 25 millliards en cumulé pendant les 10 ans… ce que le tweet présidentiel ne précisait pas. |