Le Plan S, c’est toutes les publis financées sur argent public en libre accès dès le 1er janvier 2020. Ou plutôt c’était puisque le consortium Coalitions a annoncé son report le 31 mai dernier, entre autres aménagements. Michel Pohl, directeur de l’information scientifique et technique de l’Inserm, décrypte la situation pour TMN. Coalitions a annoncé un report d’un an de la mise en oeuvre du plan S. Pourquoi ? L’annonce du Plan S a provoqué de l’agitation dans le milieu et beaucoup parmi les éditeurs ou les chercheurs ont déclaré ne pouvoir être prêt à temps: l’échéance de 2020 était donc trop rapprochée. De l’avis général, le Plan S se voulait stringent dès le départ : ses promoteurs voulaient frapper un grand coup pour créer l’évènement et provoquer des réactions. Qu’en est-il de la volonté de limiter le montant des APC ? Le modèle gold accompagné d’APC “raisonnables” [Article Processing Charges, l’article est librement accessible mais sa publication est payé par l’auteur ou son labo, NDLR] a été privilégié. Après, qu’entend-on par “raisonnable”, là est la question. 500 euros ? 700 euros ? 5000 euros ? Cela ne veut pas dire grand chose. Si l’on prend l’exemple d’e-life, ce journal avait fait le choix de l’Open access complet et gratuit grâce à des dotations de plusieurs millions de dollars. Aujourd’hui, l’APC y est de 2500 dollars environ. Ces sommes pèsent sur le budget de certains labos. Compte tenu des délais de publications, quand le Plan S sera-t-il effectif ? Les contrats de recherche qui seront signés à compter de 2021 détermineront le régime de publication des futurs papiers, les premiers effets se feront donc sentir en 2022 pour les projets portés par les organismes représentés dans Coalitions, certes minoritaires au niveau mondial pour le moment mais au premier plan en Europe. Les adhésions à Coalitions se poursuivront et l’ANR se chargera de persuader d’autres acteurs (universités ou établissements) d’adhérer à ces règles pour qu’elles deviennent un standard. |
Hélène Gispert : « L’absence des femmes aux Nobel n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Les femmes sont encore une fois les grandes perdantes de cette série de Nobel 2024. Faut-il s'en indigner ? En effet, si l’on regarde les cinq dernières années, sur les trois prix de médecine, physique et chimie, 29 hommes et seulement six femmes ont été récompensés....