Un an après sa première évocation, faisons le point sur cette Arlésienne qu’est devenue la LPPR. Au village, sans prétention, elle a mauvaise réputation. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche fait en effet presque l’unanimité contre elle, sans que le texte de loi ne soit officiellement connu. Après moult reports, il devrait l’être fin mars début avril pour un passage à l’Assemblée et au Sénat avant l’été, comme l’a assuré la ministre de la Recherche devant les directeurs d’unité du CNRS le 06 février, malgré un calendrier parlementaire surchargé. De très nombreuses préversions de la loi circulent, attisant les craintes. Si rien n’est avéré aujourd’hui, certaines mesures y seront à coup sûr : – Des « tenure track » à la française, appelées chaires de professeur junior; – Le CDI de mission scientifique ou « CDI de chantier » pour les intimes (déjà en place dans certains instituts) ; – Une réforme de l’évaluation des équipes et des laboratoires (attention au retour des notes) par le Hceres ; – Des taux de succès aux appels d’offre de l’Agence nationale de la recherche portés à au moins 20% grâce à un financement ad hoc ; - Un assouplissement (d’aucuns diraient une dérégulation) du cumul d’activité pour les chercheurs ; – Une revalorisation des chercheurs et enseignants chercheurs en 2021 à hauteur de 92 millions d’euros, même si de nombreuses questions persistent. En toile de fond la promesse, jamais tenue depuis vingt ans, que la France consacre 3% de son PIB à la recherche, dont 1% à la recherche publique à l’issue des sept ans de cette loi de programmation. Sept ans, sept saisons de la série LPPR ? Rien n’interdirait de la déprogrammer dans l’intervalle. |
« Mes propos ont été sortis de leur contexte »
Nous sommes le jeudi 27 octobre 2020, un peu moins de dix jours après le violent assassinat de Samuel Paty. Mme X, professeure de droit privé à Aix-Marseille Université, dispense comme à son habitude un cours consacré à la théorie générale du conflit des lois devant...