UMR, vous avez dit UMR ?

14.09.2022 • LA RECHERCHE ET SA POLITIQUE


Soft power

Petit reportage. Nous (je, en réalité) étions à Montpellier les 30 et 31 août dernier à l’invitation des vice-présidents recherche des universités, qui organisaient la réunion annuelle de leur réseau.

Fahrenheit. L’occasion de prendre la température de cette rentrée pas comme les autres et d’écouter un débat relevé autour des Unités mixtes de recherche, cette particularité française que le monde nous envie (ou pas).

Esri d’escalier. À l’issue de ces deux jours, une remarque : jamais depuis que nous avons mis un pied dans le secteur, il n’a été autant question des universités comme creuset de la recherche.

Les temps changent. Cette inflexion notable dans le discours des directeurs d’organismes présents (CNRS, Inserm, Inria…) a été remarquée par les participants et les experts du secteur à qui nous avons parlé en off.


A très vite, 
— Laurent de TheMetaNews.

PS

TheMetaNews propose maintenant des formations pour les institutions ou personnels intéressés. Il suffit de répondre à ce mail (un grand merci à ceux qui ont déjà signalé leur intérêt).

Sommaire

→  ANALYSE Les UMR en question
→  LA VIE DE L’ESR Second rattrapage de l’été au Journal officiel
→  BRÈVES Royaume-Uni toujours au ban, réforme en vue au tribunal…
→  EXPRESS Votre revue de presse
ET POUR FINIR Pardon royal

TEMPS DE LECTURE : 4 ou 8 MINUTES

℗ Contenu réservé à nos abonné·es

ANALYSE

La résistible réforme des UMR


Il faut que tout change pour que rien ne change : la gestion des tutelles des 859 Unités mixtes de recherche est casse-tête pour les gouvernants.

Les années passent, les changements sont… incrémentaux et la réforme toujours aussi piégeuse pour un ministre de la Recherche. Toucher aux UMR, c’est bouger une des briques de base du système de recherche français. 

EXPRESS

C’est la vie de l’ESR


→ Le Journal officiel au pas de course. Le fonctionnement du Système d’information sur le suivi des étudiants (SISE) est modifié • Une parcelle appartenant au CNRS à Meudon est déclassée (elle fait 2028 m², pour info) • Le fonctionnement de la commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion est modifié • Est créé au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche un traitement automatisé des données à caractère personnel dénommé « SUPDATA » • On signale une vague d’accréditation d’Instituts nationaux du professorat et de l’éducation (Inspé) : Normandie-CaenGuyaneLimogesLyonNantesPoitiersRennesNormandie-Rouen • Revalorisation de certains délégués régionaux académiques en Guyane (voilà le barème) • On signale des concours internes à Inria pour le recrutement de neuf assistants ingénieursdix techniciens de la recherche de classe supérieurequatorze ingénieurs d’études de classe normaledix-sept ingénieurs de recherche de 2e classe • Une circulaire décrit les futures élections professionnelles de décembre prochain •

→ Ils changent leur carte de visite.  Gabriel Sandu, professeur des universités à l’université Paris-I, est radié des cadres à compter du 1er septembre 2010 (sic) • Thomas Römer est renouvelé dans ses fonctions d’administrateur du Collège de France • On signale des radiations et des nominations ou affectations (iciici) • Frédéric Neyrat, de l’université de Rouen est radié du corps des professeurs des universités à compter du 1er septembre 2022 • Majdi Khoudeir, professeur des universités, est nommé directeur de l’École nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique de Poitiers • Adrien Badel, professeur des universités, est nommé directeur de l’École polytechnique universitaire de Savoie de l’université de Chambéry • Charles Pezerat, professeur des universités, est nommé directeur de l’École nationale supérieure d’ingénieurs du Mans • Vincent Malnoury est nommé directeur général des services (DGS) de l’université de Lorraine • Erwan Polard est nommé dans l’emploi de secrétaire général de la région académique de la Réunion • Delphine Viot-Legouda est nommée secrétaire générale de l’académie de Paris • Les fonctions de directeur ou directrice de l’Université de technologie de Compiègne sont déclarées vacantes depuis le 16 août • Des vacances dans les conseils scientifiques des Instituts du CNRS • Michaël Mercier est nommé directeur de l’École d’ingénieurs Paoli Tech de l’Université de Corse • Raphaël Clerc est nommé directeur de l’École d’ingénieurs de l’Institut d’optique théorique et appliquée • Marlène Gomes est nommée directrice générale des services (DGS) de la Comue Normandie Université • Eric Caudron est nommé membre du conseil scientifique en pharmacie • Elsa Lang-Ripert, directrice de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation de l’académie de Dijon est renouvelée dans ses fonctions • Rémy Barbier est nommé de directeur général des services (DGS) de l’université Rennes II • Hélène Szarzynski est nommée directrice générale des services (DGS) de l’Institut national d’histoire de l’art • Marie-Laure Lopez est nommée directrice générale des services (DGS) de l’université des Antilles • Stéphanie Veloso est nommée secrétaire générale de la région académique Île-de-France •

EXPRESS

Pendant ce temps dans la recherche


→ Un salaire pour tous. Les doctorants ont été récemment augmenté (et c’est une bonne chose) mais pas tous les doctorants. En effet, seuls les nouveaux entrants bénéficient pour le moment de ces revalos, pour mémoire 1 975 € bruts pour les contrats conclus depuis le 1er septembre 2022. Interrogée par les sénateurs en juillet, Sylvie Retailleau s’était montré sceptique devant les sommes nécessaire pour augmenter tous les doctorants mais a assuré vouloir régler le sujet pour le 1er janvier devant les syndicats réunis début septembre. Ne reste plus qu’à convaincre Bercy.

→ Sondage pas express. Les appels d’offres (AO), combien, comment et surtout pourquoi : une étude lancée par le Conseil national de l’enseignement supérieur et la recherche (les syndicats, en somme) se propose d’analyser les conséquences de l’extension du domaine des AO sur l’organisation de votre travail. Si vous avez un moment pour y répondre, c’est par ici.

→ Exit music. La nomination de Liz Truss au poste de premier ministre débloquera-t-elle la situation du Royaume-Uni, toujours coincé aux portes du méga projet de financement européen Horizon Europe (dont font partie les ERC) ? Peu de chances tant que le litige politique qui oppose la Commission européenne et le Royaume Uni autour de l’Irlande du Nord ne sera pas résolu. Pour mémoire, le plan B anglais a été publié avant la trève estivale.

→ Verdict des urnes. Après avoir perdu l’élection législative à un cheveu près (19 voix) face au candidat En Marche (rebaptisé Renaissance dans l’intervalle) Paul Midy, le mathématicien Cédric Villani (relisez son interview) renoue avec ses premières amours en présentant sa leçon inaugurale à l’Institut des hautes études scientifiques (IHES) le 16 septembre prochain. Un recours, qui n’a pas été déposé par l’ex-député, est toujours en cours de traitement mais le principal intéressé « n’en tient pas compte ». La suite au prochain épisode.

EXPRESS

Votre revue de presse


→ Inconnu à cette adresse. LinkedIn serait peuplé de milliers d’ingénieurs chinois fantômes dans le domaine spatial, à lire dans Techology review, qui a enquêté sur le sujet. Il s’agit en réalité d’une arnaque élaborée dont nous vous laissons découvrir les rouages.

→ Chine toujours. La volonté séparatiste de l’Empire du milieu ne sera pas sans conséquences néfastes sur son système d’enseignement supérieur et de recherche, détaillent deux auteurs dans un billet paru dans University news. Relisez notre interview d’Alessia Lefébure sur le sujet.

→ Ne vous taisez pas. Quelle est la différence entre la liberté d’expression et la liberté académique ? Elle est fondamentale et ce chercheur canadien l’explique, exemples à l’appui, dans ce papier paru dans The Conversation (en anglais).

→ Shanghai, enfin. Deux chercheurs (Olivier Hamant et Pablo Jensen) plaident dans Le Monde pour remplacer le très quanti classement de Shanghai par un autre barème intégrant l’environnement ou l’équité. On boit leurs paroles.

PARDON ROYAL

Et pour finir…


Il y a près de dix ans — mais avec des dizaines d’années de retard —, la défunte reine Elizabeth II a accordé son pardon à un scientifique.