Une prime, mais pour qui ?

— Le 3 juin 2020
Le gouvernement planche sur une « prime Covid » jusqu’à 1 000 euros. Tout le monde n’en bénéficierait pas, loin de là.

On n’en est pas encore au stade des annonces officielles. Néanmoins, l’info circule déjà au sein des universités et des syndicats. De la même manière que le gouvernement veut récompenser les soignants en première ligne face au Covid (avec une prime jusqu’à 1 500 euros), les personnels montés au front dans l’enseignement supérieur et la recherche devraient avoir droit à une prime « Covid ». Le ministère a fait des annonces orales en ce sens le 28 mai dernier auprès de la Conférence des présidents d’université.

Une minorité concernée. Avec un budget prévisionnel de 5,6 millions d’euros, seule une minorité (environ 5% des personnels) serait servie, selon le barème suivant :
330 euros dans 40% des cas,
600 euros pour un autre 40 %,
1 000 euros pour 20% des personnels.

Prime de risque. Tout comme pour les personnels soignants, l’idée générale est de récompenser le risque pris face à la pandémie (continuité de service, travail en présentiel…) avec une attention particulière pour les chercheurs travaillant sur le virus, qui toucheraient (toujours conditionnel) 1 000 euros.

Certains plus égaux que d’autres. Si le principe d’une prime ne fait pas débat, son montant et surtout sa répartition posent question. Gérald Darmanin avait annoncé il y a un mois qu’un fonctionnaire sur cinq serait concerné ; avec 5 % dans l’ESR, on en est loin. De plus, au sein d’un même laboratoire notamment, pourquoi verser 1 000 euros à un chercheur et pas à ses collaborateurs, pourtant tout aussi exposés ?

À lire aussi dans TheMetaNews

La recherche américaine peut-elle résister ?

« Scientifiques persécutés, démocratie en danger », « Scientists support scientists », « Science against totalitarianism »… Voici quelques-uns des nombreux slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes brandies par les manifestants — peut-être l’un d’entre vous...

Prêts pour une partie de risque ?

Comment faire tomber un œuf (cru) d’une hauteur de dix mètres sans le casser ? C’est un des problèmes qu’une dizaine de chercheur·es INRAE ont tenté de résoudre le 13 novembre dernier lors d’un atelier EXPLOR’AE — le programme de recherches dites “à risque” de...

Ces bourdes qui mènent à la rétractation

L’erreur est humaine et le monde de la recherche n’y fait pas exception. Oublier de changer les paramètres de l’expérience d’une mesure à l’autre, mettre une virgule en trop dans le code d’analyse ou copier-coller trop vite… Les possibilités d'étourderie sont...