Où étiez-vous quand les résultats sont tombés ? Comment avez-vous réagi ?
J’étais au labo. J’ai vu la réaction de joie de mes collègues. Mais moi-même, sur le moment, j’ai plutôt ressenti de l’incrédulité. Honnêtement, je ne pensais pas que ça pouvait arriver : c’était une des premières années que je pouvais candidater au Consolidator Grant. Normalement, les chances augmentent quand on est plus proches du seuil supérieur [candidats entre 8 et 12 ans après la thèse, NDLR].
Qu’est-ce qui a été décisif dans votre candidature d’après vous ?
C’est difficile à dire. Ce que je peux affirmer, c’est que le projet réunit deux thématiques différentes, celle des réseaux complexes et celle des systèmes quantiques, qui vont d’après moi se nourrir l’une de l’autre. Ça ouvre la voie à plein de possibilités que j’avais envie d’explorer dans ma recherche.
Deux millions d’euros, ça peut sembler vertigineux. Un peu d’appréhension ?
En effet, lors d’une réunion des lauréats ERC, j’ai entendu une collègue dire qu’un projet pareil, c’est un peu comme gérer une PME : on achète du matériel, on embauche, on fait des plans à moyen et long termes… Il faut aussi vérifier régulièrement les objectifs et les résultats, et changer de stratégie au besoin. Donc forcément, ça génère un peu d’appréhension. Mais ce qui me rassure, c’est que les chercheurs de mon labo ont l’habitude de gérer des projets de cette taille. Et je suis extrêmement contente d’avoir cette possibilité d’organiser mon travail sur le long terme d’une façon cohérente.