Vie et mort d’une fake news

— Le 1 juillet 2020

Non, la loi n’autorise pas la vente d’animaux de compagnie à des laboratoires.
Le décret du 17 mars renforce même la législation

Tout part du Journal officiel. Plus précisément le 17 mars dernier, avec la parution d’un décret sur l’expérimentation animale semblant alléger les dérogations sur la provenance des animaux de laboratoire, en supprimant la phrase suivante : « lorsque la production des éleveurs agréés est insuffisante ou ne convient pas aux besoins spécifiques du projet ». C’est en réalité l’inverse, comme le souligne le Gircor, qui indique que les dérogations ne pourront désormais plus être obtenues que sur justification scientifique. 

Caisses de résonance. Mais, interprétant cette suppression comme un allégement, l’association One voice tente d’alerter l’opinion publique : les particuliers pourraient dorénavant vendre leurs animaux à la science. Le message, amplifié par la Fondation 30 millions d’amis, est ensuite massivement relayé par les médias nationaux (ici ou ici) avant qu’il soit « debunké » parfois par les mêmes medias. Le 29 juin, l’association 30 millions d’amis a d’ailleurs fini par reconnaître son erreur à demi-mot.

Quid d’un assouplissement ? Si l’on revient au texte du 17 mars et à cette dérogation sur justification scientifique, « elle peut concerner des études sur la faune sauvage, par exemple, mais il faudra justifier d’un impact et les ministères devront donner leur approbation », analyse Serban Morosan, vice-président du Gircor. Last but not least, le décret augmente même le nombre de sièges des associations de protection animale (comme la Fondation Brigitte Bardot) au sein des commissions ad hoc du ministère.

À lire aussi dans TheMetaNews

Incompréhension mutuelle dans l’ESR

Rien ne va plus. Depuis la présentation du projet de loi de Finances 2026 par le gouvernement de Sébastien Lecornu le 14 octobre, les esprits s’échauffent. Avec un point de friction spécifique à l’ESR : la mise en place du nouveau régime obligatoire de protection...

Le dilemme du calcul intensif

Au Sud de la région parisienne, au sous-sol de l’Institut de développement et des ressources en informatique scientifique (Idris), seize armoires remplies de serveurs tournent à plein régime. Le supercalculateur Jean Zay, le plus puissant de l’Hexagone, réalise...

Philippe Aghion dans le texte

© Patrick Imbert, Collège de France Quand on pose une question à Philippe Aghion, l’intéressé répond, quelle que soit la question. Elles ont évidemment fusé depuis sa nomination au prix Nobel d’économie, qui correspond en réalité au prix de la banque de Suède en...