Vous ne passerez pas vos vacances ensemble






22 juillet 2020 /// L’actu de la profession
Sous le Soleil,
exactement

C’est aujourd’hui — après mooooult reports — que la LPPR sera présentée au Conseil des ministres. Une étape symbolique mais une étape quand même.
C’est maintenant le grand saut estival : rendez-vous à la rentrée pour de nouveaux rebondissements… et dès vendredi avec nos rendez-vous aoutiens.
Keep calm & science hard,
Laurent de TheMetaNews


Si vous n’avez que 30 secondes



A partir d’ici 4′ de lecture polarisée.


Demandez les primes
On en sait un peu plus sur  les primes promises pour 2021 par le ministère.


De quoi apaiser les esprits ?
C’est une des promesses majeures de la ministre. Des revalorisations pour tous les chercheurs dès l’année prochaine, avec un budget total de 92 millions d’euros pour « tous les personnels chercheurs, enseignants, enseignants‐chercheurs, ITRF, ITA et la filière bibliothèque ». Après une réunion le 15 juillet et une autre le 17 au ministère, beaucoup d’infos ont fuité de la rue Descartes. En voici un “digest” sonnant et trébuchant pour 2021 :
La prime de recherche passera de 1260 euros à 1750 euros pour les professeurs et à plus de 2300 euros pour les maîtres de conf’ ;
 La prime de recherche passera de 977 euros à plus de 1600 euros pour les DR et à plus de 2200 euros pour les chargés de recherche.
Cent euros pour enseigner. Avec un brin de mauvaise foi, on remarquera que la charge d’enseignement “vaut” 100 euros de prime en plus. Et avec un peu moins de mauvaise foi, que les jeunes chercheurs sont favorisés dès 2021 avant que leurs aînés ne les rattrapent à l’horizon 2027. Pas de nouvelles en revanche de l’embauche des jeunes chercheurs à au moins deux Smic.Un calendrier de l’avent. Avec ces annonces, le ministère veut tracer la route jusqu’en 2027, date à laquelle chercheurs et enseignants-chercheurs devraient toucher en moyenne 9600 euros par an de primes, soit un gain moyen compris entre 6500 et 7000 euros.
Moins égaux que les autres. Les primes des chercheurs restent très inférieures au reste de la fonction publique (5% versus 60% chez certaines catégories de fonctionnaires). Cela aura une importance toute particulière dans la future réforme des retraites que la Covid-19 a repoussé au moins à la fin de l’année.


L’espace décolle pour Bercy


Tout un symbole. On l’a appris au détour d’un alinéa paru au Journal officiel ensuite commenté sur les réseaux sociaux : la gestion des budgets de l’aérospatiale — plus de 2 milliards par an tout de même — échappe désormais au ministère de la Recherche et traverse la Seine direction Bercy et le ministère de l’Economie. Une décision politiquement forte qui dessaisit le Mesri d’un fleuron de la technologie et de la recherche française. Nous y reviendrons.


Des infos qu’il vous faut /////////// Les personnels de la faculté des sciences et de sciences humaines de Paris Diderot ne sont pas d’accord avec la LPPR et le font savoir, d’après ce sondage fort de près de 900 réponses. Avec une mention particulièrement défavorable pour les CDI de mission scientifique /////////// Le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), toujours sans président, publie tout de même un intéressant baromètre de l’open access en France, qui est tout juste dans la moyenne mondiale, calculée sur 20 pays /////////// 


Trois questions à… Marie-Christine Bénard
«  S’en prendre à ces visas n’est pas du Trump pur jus »

Les chercheurs interdits de visa aux Etats-Unis ? Ca mérite une explication.




Christine Bénard appartient à l’Avrist

Comment expliquer la suspension par Donald Trump des visas H1B ?  
L’explication numéro 1 est son populisme protectionniste. Il vise sa réélection en novembre : ce sujet des visas et de l’immigration “parle” globalement aux électeurs de Trump. Dans le détail, pour les USA, s’en prendre aux visas temporaires H1B — accordés à raison de trois ans, renouvelable une fois en cas de CDD contracté avec un employeur américain, pour les personnes très qualifiées — est plus complexe et moins primaire, autrement dit ce n’est pas du Trump pur jus, c’est un souci stratégique constant des Etats-Unis. Le sujet est tout sauf nouveau et il est particulièrement sensible chez les Républicains: je l’ai déjà connu il y a vingt ans à l’époque de George W. Bush.

Ce n’est donc pas une lubie de Donald Trump…
Depuis 20 ans, les Etats-Unis dépendent de l’importation de compétences de haut niveau en recherche, pour continuer à se maintenir comme leader international. Depuis 20 ans la proportion des jeunes Américains dans les carrières de recherche n’a cessé de diminuer car elles sont mal rémunérées et longtemps précaires, jusqu’à une éventuelle “tenure”. Pour y parvenir il faut être recruté comme « assistant professor » sur une « tenure track » [Ca ne vous rappelle, rien ?, NDLR]. D’autre part, importer des jeunes très bien formés par d’autres pays, aux frais de ces derniers, est économiquement une très bonne affaire. C’est l’identité des US : ce pays n’a cru et embelli que grâce à l’immigration.

Est-il envisageable de s’expatrier scientifiquement aux USA à cause de cette situation ?
La réponse à cette question ainsi formulée est compliquée car elle mélange des circonstances temporaires (la pandémie) qui n’ont rien à voir avec les parcours scientifiques d’une part et, d’autre part, des tendances lourdes sur le long terme, propres aux parcours scientifiques des premières années après la thèse, qui restent in fine assez peu sensibles pour les Français aux valses politiques américaines sur les visas. En effet la pandémie va rester un paramètre majeur dans la circulation des chercheurs sur les 12 à 24 mois qui viennent, quelle que soit la nature de la visite ou du séjour..


Si vous avez raté le début

Le 22 juin, Donald Trump a annoncé une révision de la politique américaine en matière de visa de travail, en particulier les H1-B pour les travailleurs très qualifiés, dont les chercheurs, jusqu’à la fin de l’année. Soudaine, la mesure a séparé des familles, mis à mal de nombreux secteurs et rend l’immigration impossible à quelques exceptions près.


Journal officiel, au rapport ! //////// Voici les attributions de Frédérique Vidal dans le nouveau gouvernement, sans l’espace vous l’avez compris (voir plus haut//////// De très nombreuses vacances de poste dans les domaines de la santé (pharmacie, dentaire, médecine) //////// Deux postes de délégués régionaux à la recherche et à la technologie sont vacants : en Guadeloupe et en Martinique ////////


On ouvre le carnet mondain //////// Des nominations au sein du cabinet de Frédérique Vidal dont les noms étaient déjà connus : Ali Saïb, Lloyd Cerqueira, Graig Monnetti //////// Des nominations aux postes de professeur d’université associés à mi-temps pour une durée de trois ans dans divers établissements //////// Sur proposition du président de la République, Philippe Mauguin va succéder à Philippe Mauguin à la tête de l’Inrae et voici d’ailleurs la liste de la commission chargée d’examiner les autres candidatures ////////


Et pour finir


Un petit arbre décisionnel made in CNRS pour comprendre le cheminement en cas de prolongation d’un contrat doctoral, ça vous dit ? Quelque soit la réponse, le voici (via @fredrestagn)