Qui a ouvert les parapluies ?
D’abord ne pas nuire. Un tout rĂ©cent avis du comitĂ© d’éthique du CNRS (Comets) le rappelle : le principe de prĂ©caution s’applique dans le cas de « risques contrefactuels » [une dĂ©finition, NDLR], non observĂ©s mais prĂ©visibles. A ne pas confondre avec la prĂ©vention, dont les dĂ©cisions s’appuient sur des risques avĂ©rĂ©s. Un exemple : l’amiante.
Pensée verte. Partant des problématiques environnementales (pluies acides ou trou dans la couche d’ozone), le principe de précaution a émergé pour ne pas retarder des mesures visant à éviter des dommages irréversibles. Formalisé pour la première fois à Rio en 1992, il sera inscrit dans la Constitution française en 2005.
Tout est politique. Depuis, le principe de prĂ©caution s’est Ă©tendu Ă la santĂ© (sang contaminĂ©, vache folle…) et mĂŞme aux technologies numĂ©riques. Si des scientifiques interviennent en tant qu’experts pour Ă©clairer ce genre de dĂ©cisions (â–Ľ voir notre interview â–Ľ), cet outil reste entre les mains des politiques, qui peuvent en faire bon ou mauvais usage, alerte le Comets.
Sous utilisĂ©. A contrario, l’agence dĂ©nombre quantitĂ© de cas oĂą le principe de prĂ©caution n’a pas Ă©tĂ© appliquĂ© alors qu’il aurait dĂ» l’ĂŞtre, notamment sur la question du plomb dans le pĂ©trole ou bien celle plus rĂ©cente des nĂ©onicotinoĂŻdes. Dans cette affaire, le rapport note d’ailleurs la dĂ©licate position des scientifiques, dont certains ont Ă©tĂ© intimidĂ©s par les industriels.
 En deux mots. « Le principe de précaution se situe ainsi dans la tension entre le progrès de la connaissance, les développements technologiques et la conscience des risques qu’ils génèrent », résume le Comets. Et rien ne dit que cette tension diminuera dans les années à venir.
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