Entrepreneuse et (deux fois) maman, c’est possible.
Entrepreneuse, ça a toujours été une envie ou est-ce venu par hasard ?
J’ai toujours Ă©tĂ© très curieuse, je suis toujours sortie des chemins battus et des règles Ă©tablies mais je ne me suis jamais dit que je voulais devenir entrepreneuse. C’est lors de ma thèse que je me suis rendue compte qu’on pouvait toucher Ă tout, travailler Ă 360° — chercher des financements, publier des papiers — et qu’au final, je suis devenue entrepreneuse. Au quotidien, cela n’a donc pas Ă©tĂ© un gros changement ; il faut tout de mĂŞme s’entourer des bonnes personnes pour les parties administratives ou le business plan.
Comment en êtes-vous arrivée aux gambas ?
Ma thèse portait sur les poissons coralliens et leurs parasites branchiaux [jetez-y un oeil si vous avez un moment, NDLR]. C’est lors de mon postdoc que j’ai dĂ©couvert l’aquaculture et surtout le fait qu’il y avait très peu de traitement des rejets et un usage massif d’antibiotiques. Or cette filière va connaĂ®tre un grand essor dans les prochaines annĂ©es. Toujours au Canada, j’ai parallèlement dĂ©couvert un système d’aquaculture en pleine mer « intĂ©gré » qui permet de produire de manière intensive en limitant les rejets… mais nĂ©cessite toujours l’utilisation d’antibiotiques. Mon idĂ©e Ă©tait de retranscrire ce système Ă terre pour Ă©viter leur utilisation… mais je n’ai pas tout de suite eu le dĂ©clic.
Quelle a été la suite avant de se lancer « pour de vrai » ?
J’ai fini par arrĂŞter la recherche et, après quelques expĂ©riences professionnelles et la naissance de ma fille, je me suis souvenue de ce projet. Les gambas permettaient de tester cette idĂ©e facilement car elles ont un cycle de vie de cinq mois, beaucoup plus court que celui du saumon. Et puis, je voulais crĂ©er mon propre travail !
Propos recueillis par Elodie Chabrol
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