Trois questions à… Emeline Richard-Millot
« Je lance Glycloflu en étant maman de deux enfants »

Le Déclic, Ep.6

Glycloflu est-elle déjà devenue réalité ?
Ma start-up n’est pas encore créée mais je travaille à 100% dessus. Le projet est venu à moi en quelque sorte. J’ai effectué ma thèse sur une techno qui me passionnait depuis des années mais qui a fini par tomber à l’eau parce que nous n’avions pas réussi à lever un verrou technologique. Heureusement, en parallèle, je travaillais sur un autre volet qui nous a permis de développer une autre molécule à haut potentiel, toujours avec le soutien de la SATT Lynksium de Grenoble.

Tu n’es pas seule dans l’aventure, par qui es-tu accompagnée ?
Nous sommes cinq cofondateurs de la société, avec un noyau dur initial issus de la recherche académique, dont certains nous rejoignent en tant que conseils scientifiques mais continueront d’exercer dans leur laboratoire. J’avais au départ cette volonté de me former, de devenir CEO mais sans lâcher le volet technologique. On s’est rendu compte que renforcer l’équipe par un profil business serait une bonne chose. Nous avons rencontré Paul Bonnabel, qui nous a apporté son expérience de l’industrie pharmaceutique.

Envisageais-tu l’entrepreneuriat depuis longtemps ?
Non, mon sujet de thèse ne s’y prêtait pas vraiment. Pour moi, cette volonté doit naître d’un projet. Et c’est ce projet qui porte un certain potentiel de valorisation, qui nous pousse à nous interroger : est-ce que j’ai envie de poursuivre l’aventure ? Ce sont des questions très humaines finalement et heureusement que j’avais la confiance de mes associés. De plus, avec Linksium, j’étais certaine d’être bien accompagnée. Pour moi c’est un métier nouveau, un vocabulaire nouveau mais ce n’est finalement pas très éloigné de la recherche.

Quel est ton conseil pour les chercheurs qui réfléchissent à se lancer ?
Dès le début, j’étais certaine de beaucoup apprendre, de monter en compétence et de gagner en expérience. Ce qui serait ensuite nécessairement valorisé même si tout s’arrêtait. Mais j’aurais surtout un conseil pour les jeunes femmes qui souhaitent se lancer : je l’ai fait en étant maman de deux enfants (…)

• Chacun son objectif. La course à de nouveaux traitements ou à de nouveaux marchés ? Le Monde Diplomatique a enquêté sur l’industrie pharmaceutique et leur influence dans la recherche autour de la Covid-19.
• Un microscope pour pas un rond. Une équipe de chercheurs allemands a publié une solution en open source pour construire un microscope électronique de haute qualité. Dites-nous ce que vous en pensez.
• Le scaphandre et le papillon. Rien à voir avec l’innovation mais nous voulions en parler, il s’agit de l’incroyable résurrection d’un patient atteint de « locked-in syndrom » narrée dans un papier du Guardian.