Des plans sur le Comets

17.05.2024 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE


On a besoin de vos témoignages

Cavaliers de l’ombre. Ils (enfin le plus souvent elles) ne sont pas chercheurs mais sont indispensables au fonctionnement de la recherche : j’ai nommé les personnels administratifs.

Pénurie humaine. Dans chaque labo, dans chaque université, ils sont présents… à condition de pouvoir les recruter. La faute à des conditions de travail peu attractives.

Grands témoins. Administratifs, vous voulez témoigner ? Chercheurs, vous subissez les conséquences de cette pénurie ? Répondez à ce mail et nous reviendrons vers vous !

On fait l’bilan. Et sans transition, l’interview de la semaine est consacrée à Christine Noiville, présidente du comité d’éthique du CNRS, qui fête cette année ses 30 ans.

Bonne lecture, 
— Lucile de TheMetaNews

Sommaire

→  INTERVIEW  Christine Noiville, présidente du comité d’éthique du CNRS
→  OUTIL  Cartographiez vos données textuelles
→  CHIFFRE  Rétractations en augmentation
→  EXPRESS  Votre revue de presse
→  ET POUR FINIR Cartographiez vos données textuelles

TEMPS DE LECTURE : 5 ou 10 MINUTES

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INTERVIEW

« Nous ne travaillons pas hors sol »

Chercheuse en droit, Christine Noiville est aussi présidente du Comets, le comité d’éthique du CNRS. Robots, génomiques, engagement des chercheurs… les sujets ne manquent pas.

   ↳ L’influence des intérêts privés dans la recherche est-elle un danger ?

« Traditionnellement, l’éthique a été très peu sollicitée dans les services de valorisation et de partenariats. Aujourd’hui, les interrogations croissantes concernant le financement de la recherche publique par le privé conduisent à réfléchir davantage à l’éthique de ces partenariats. »

OUTIL

Cartographiez vos données textuelles

Le dessous des cartes. Vous analysez des données textuelles ? Et si vous les transformiez en cartes ? Développé en open source par des chercheurs de l’Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France, le logiciel GanganText combine des techniques d’analyse et de visualisation interactive. Si vous ne souhaitez pas l’installer sur vos machines, différents réseaux académiques offrent des accès, renseignez-vous ! Et pour apprendre à utiliser GanganText, des initiations sont organisées par les créateurs du logiciel.

EXPRESS

Pendant ce temps dans les labos

● Récompenses à la clé. Vous œuvrez à un meilleur partage des données et à leur réutilisation ? Les candidatures aux prix Science ouverte des données de la recherche sont ouvertes ! Le jury récompensera d’une dotation de 5000 euros des projets, des équipes et des jeunes chercheurs à travers quatre catégories. C’est ici pour candidater et ce jusqu’au 24 juin.

● Le temps c’est de l’argent. En direct du Québec, l’Association francophone pour le savoir (Acfas) publie des recommandations (à télécharger ici) pour sauvegarder les revues francophones et indépendantes. Outre un soutien financier, elle préconise des décharges d’enseignement systématiques pour les enseignants chercheurs responsables de revues.

● Pas par hasard. Un an après une première interpellation via une lettre ouverte, vos collègues Scientifiques en rébellion sont retournés à la charge lors de l’assemblée générale de BNP Paribas qui, d’après un dernier rapport et malgré des effets d’annonce, investit toujours dans les énergies fossiles. Si vous vous interrogez sur l’engagement des chercheurs, le Comets organise une rencontre-débat en visio mardi 21 mai.

● Affaire classée. Classement sans suite dans la plainte pour menaces et chantage déposée par les chercheurs Didier Raoult et Eric Chabrière à l’encontre d’Elisabeth Bik, qui s’en félicite sur Twitter. Celle-ci avait dénoncé – avec d’autres – leurs comportements contraires à l’éthique, elle nous en parlait à l’été 2022.

  Mais aussi…  Vous analysez quotidiennement des données ? Répondez à cette enquête de vos collègues de l’Inserm sur la reproductibilité computationnelle ● La bibliothécaire Laura Bowering Mullen de l’Université Rutgers publie dans Sage open un panorama de l’open science en psychologie ● La finale nationale de MT180 (ma thèse en 180 secondes) aura lieu le 5 juin à Nice. Pour assister au spectacle, il faudra vous inscrire ici ●

CHIFFRE

× 4

Le taux de rétraction a été multiplié par quatre ces vingt dernières années, révèle une étude publiée dans Scientometrics analysant les publications dans le biomédical signées par des chercheurs européens : de 10 pour 100 000 en 2000, il est passé à 45. Les raisons ? Des entorses à l’intégrité scientifique dans deux tiers des cas dont principalement de la duplication – saucissonner des résultats pour les publier dans plusieurs papiers – ainsi que de la fabrication ou de la falsification des données. L’Allemagne, le Royaume Uni et l’Italie sont les champions européens de la rétraction.

EXPRESS

Votre revue de presse

→ En mode incognito. Les chatbots à intelligence artificielle vont-ils devenir les nouveaux reviewers ? Après en avoir été elle-même victime, l’informaticienne américaine Cynthia Rudin met en garde contre l’utilisation non déclarée des IA pour la correction des articles dans Inside Higher Ed.

→ Faux papiers. De fausses études inondent les éditeurs des principales revues scientifiques, entraînant des milliers de rétractations et des millions de dollars de perte de revenus ↯, explique le Wall Street Journal. Le plus impacté : l’éditeur Wiley qui, au cours des deux dernières années, a reçu plus de 11 000 articles compromis et fermé quatre de ses revues. Il a annoncé mardi la fermeture de 19 autres.

→ Cheer up. Vous venez de recevoir vôtre diplôme de doctorat mais la joie que vous vous attendiez à ressentir a laissé place à un sentiment de déception ? C’est ce qui est arrivé à Adam Ruben qui raconte avec humour sa remise de diplôme catastrophique dans les colonnes de Science et liste quelques explications potentielles à ce sentiment !

→ En série. Les élections européennes en vue, le collectif Scientifiques en Rébellion a imaginé une série de cinq articles — états des lieux, quiz, repères sur les programmes des candidats — publiée depuis lundi dans Libération. Leur but : éclairer les électeurs sur les enjeux environnementaux, qu’ils estiment relégués à l’arrière-plan de la campagne.

→ Beauté revisitée. Réaliser une étude sans les résultats attendus, ça arrive. Le problème ? La publication trop rare de ces études infructueuses, explique un article de Nature qui fait ensuite état de différentes initiatives prises partout dans le monde pour mettre en lumière ce qu’ils appellent “the ugly side of science”.

→ Accès payant. Aux États-Unis, les chercheurs en santé exhortent le gouvernement américain à repenser un plan concernant des données sur les soins médicaux de quelques 140 millions de personnes rassemblées au sein de différents programmes fédéraux, explique Science. Le nouveau plan les obligerait à utiliser un système gouvernemental interne, et à payer beaucoup plus cher, pour accéder à cette mine de données.

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Revue de presse rédigée par Noémie Berroir

MAJOR TOM

Et pour finir…

Vous aimez admirer les étoiles ? Voici de nouvelles constellations… de déchets.